Ouch. Un film très original, très bizarre. L'étrange parcourt le récit, que ce soit dans le propos (adhérer au parti fasciste dans un désir de normalité, à l'époque de l'entre-deux-guerre) ou dans l'ambiance (les lieux sont pleins de mystères, l'esthétique est presque surnaturelle). Quelles magnifiques séquences ou les différentes amours se colorent différemment, en rouge ou en bleu (voire en feu à la toute fin). Et quelle séquence dans le brouillard, dans les bois, lors de l'opération contre le professeur de philo anti-fasciste... Marquant. Les sbires du régime mussolinien évoluent entre les arbres comme des fantômes.
Deux grosses pistes à creuser, donc : le travail sur la représentation, les jeux de couleurs, les jeux de lumières, les mouvements de caméra d'un côté ; et de l'autre, le propos sur l'adhésion au fascisme par désir de rentrer dans la norme, pour fuir une enfance douloureuse et ses séquelles.
[Avis brut #5]