Aquarelles mouvantes

"Somptueux", c'est le premier mot qui vient à l'esprit pour évoquer le conte de la princesse Kaguya. Le dessin, mélange de plusieurs techniques (aquarelles, crayons de différentes tailles) prend vie sous nos yeux d'une façon magique et magistrale.
En tant que spectateur occidental, pas forcément familier des récits traditionnels japonais, ni du bouddhisme, j'ai eu le sentiment de passer à côté de certains aspects de l'histoire. Mais on ne peut qu'être touché par la phase introductive. Voir cette petite princesse grandir, courir, faire des cabrioles est un enchantement. Rythmée, dynamique, colorée, cette partie du récit fait beaucoup penser aux bons moments du "tombeau des lucioles".

Le récit devient plus contemplatif, plus attentiste aussi à partir du moment où la famille déménage à la capitale. L'opposition nature/civilisation s'impose, mais on sent bien que ce n'est pas manichéen. Ce changement se met en place au fur et à mesure que la princesse grandi.

Plus on s'approche de la fin du récit, plus les scènes d'actions sont somptueuses. La quête du collier du dragon, la fuite vers la colline au moment du banquet donné pour le choix du nom, révèlent de magnifiques traits sombres, brouillons. Les vues aériennes m'ont décroché la mâchoire.

On peut juste regretter la longueur de l'ensemble du récit, qui le rendra peut-être lassant pour les plus jeunes (2h 20 tout de même). Mais je serai bien incapable de faire des propositions de coupes, ce qui prouve que l'ensemble se tient.