Le conte de la Princesse Petit-Bambou

Difficile de juger un film, une oeuvre adaptée d'un vieux conte populaire. Difficile, car notre point de vue aujourd'hui sur les retors d'une histoire ne correspondent plus du tout à ceux qui étaient en vogue à l'époque de son écriture. Pour cela, je m'abstiendrai de juger de la qualité du scénario, sauf sur un aspect de plaisir, d'émotion, qui restent pour moi au coeur de l'art (l'âge de l'histoire d'enlève pas l'ennui qu'on peut avoir en la découvrant).

Premièrement, ce qui surprend agréablement un novice tel que moi des studios Gimbli, c'est la qualité du dessin, sage et sobre, qui relève agréablement l'atmosphère immémoriale du conte, ainsi que plongeant le spectateur dans un univers propice au mystère. C'est là la plus grande qualité de ce film à mon avis.

Nous suivons l'histoire d'une pauvre Princesse née d'un bambou qui ira se faire éduquer à la capitale sous l'ordre de son père et de sa préceptrice. Hélas, les événements peinent à être passionnants, malgré leur diversité et le rythme imposé par le scénario. Aussi, ce film étant clairement destiné à un public jeune, l'oeuvre perd beaucoup de son charme dans le ridicule et nous force à haïr tous les personnages sauf, évidemment, Kaguya.

Restent quelques passages, certainement du conte original, qui sont intéressants mais trop peu développés face à l'ennui et la redondance de la vie impériale et ce jeu de chaud-froid entre la vie de cours et celle à la campagne.
Toutefois, il faut remarquer le détail des principes et des coutumes où Takahata ne prend pas ses spectateurs pour de simples ganji (étrangers) qui ne pourront jamais comprendre l'immensité de la culture japonaise. De ce point de vue-là, le film est intéressant sous une approche documentaire.

De beaux dessins et quelques points à apprendre sur le Japon ne relèvent pas cette oeuvre du ridicule dont elle se pare et m'a laissé une impression mitigée tirant vers le mauvais et l'ennuyeux. A regarder pour parfaire sa culture, ou si l'on a cet esprit puéril et innocent que promeut Miyazaki par exemple.