Highway to Hell
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le 16 juil. 2021
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Vu qu'il ya pas masse de critiques, allons y.
Dans l'ensemble c'est difficile de vraiment se faire un avis (et visiblement je ne suis pas le seul), c'est une oeuvre qui laisse un gout assez mitigé. Ni totalement bon, ni totalement mauvais; ca respecte un certain cahier des charges, mais Schoendoerffer semble plus chercher à racoler via un blockbuster actionner made in france que de nous sortir un film intéressant.
Primo l'idée de départ, les go fast... Un premier film avait déjà traité le sujet donc ca fait un peu réchauffé. Ceci étant contrairement au premier, ici aucune fioriture on ne va se concentrer que sur ca. On est sur la route du début à la fin.
Les personnages: même si on peut légitimer d'utiliser des gros clichés sur les jeunes des banlieues, les dialogues dans les moments calmes ne sont vraiment pas à leur avantage, du moins pour une partie. Dans chacune des voitures du convoi on se retrouve, avec un mec qui a la tête sur les épaules et un gros boulet. Les gros boulets sont vraiment à la ramasse, avec un humour débile, un langage peu varié. Dans les toutes premières séquences c'est plutot réussi, dans une des voitures porteuses, le mec réaliste qui est déjà de mauvais poil, se met à voir rouge quand il s'apercoit qu'en plus des 650 kilos de H, il ya 7 kilos de coke. Il est plutot convaincant, tout comme son boulet qui essaye de rester cool mais qui est naif. Par contre ce fameux boulet va devenir vraiment lourd quand les choses vont se corser et encore une fois au niveau de la perf de l'acteur c'est un entre deux, entre réalisme du mec relou complètement largué et un jeu d'acteur nul... Dur à dire.
Même refrain dans l'autre voiture porteuse, le conducteur est plutot realiste par contre il se trimballe un branleur qui est le plus débile de tous. J'imagine que pour organiser un go fast, t'essayes de prendre des mecs qui sont aptes a garder leur sang froid, aptes a s'entendre pendant un long trajet de voiture; pas des débiles qui n'ont rien dans la tête ni dans le froc....
La troisième voiture, eclaireuse, même schéma mais on les voit moins, mais le boulet est un sacré boulet.
Reste Magimel qui fait du Magimel. Perso je trouve que ce mec a vraiment la grosse tête; c'est ici très visible. Alex est l'escorte, c'est le mec sur qui tout le monde se repose, confiance aveugle (pourquoi?? on ne sait pas...), une sorte de rambo du trafic, genre le mec invincible. Au niveau personnalité, le mec mystere et tenebreux, lui donne clairement un certain charisme, mais Magimel faudrait qu'il evolue un peu parce que ca commence a devenir lourdeau et de plus en plus clair qu'il a le melon.
Ah oui j'oubliais ya aussi la nana, leur otage qui finit par rentrer dans le jeu, tomber sous le charme de m'sieur magimel, qui conduit encore mieux qu'eux et qui finit même par tirer et neutraliser un des adversaires; encore une fois on reste un peu dubitatif entre réaction plutot normale et truc un peu poussif.
Niveau scenar, comme je l'ai dit les dialogues sont tout de même largement mauvais. Et faut pas non plus chercher trop de réalisme dans le déroulement de l'histoire. Deja un barage de flic et l'une des voitures porteuses ouvre le feu sur les flics espagnols, puis reprend l'autoroute a contre sens, c'est un peu too much! ensuite ca n'est pas tout on se rend compte qu'ils sont egalement poursuivis par une bande rivale qui a fait pression sur un des gars pour recup la came du convoi. Ce qui fait qu'au final si on regarde l'ensemble c'est un scenario totalement irrealiste, qui amene d'ailleurs a une fusillade sur la fin qui est assez intense faut le reconnaitre. C'est là l'atout du scenario, ca maintient quand même un rythme presque tout le long du film; mais bon raison gardé quand même on est pas à juarez non plus faut pas délirer!! encore une fois on releve des incoherences, les bagnoles arrivent a la frontiere francaise un peu vite alors que les ennuis débutent des le sud de l'espagne, normalement faudrait quand meme pas mal d'heure pour arriver à la frontiere! Les mecs roulent comme des fangios sur l'autoroute, slalomant pas mal entre les bagnoles, ce qui est totalement incongru quand 1- t'as deja provoqué une fusillade avec les keufs, que t'es recherché, que 2- à la base déjà t'es censé être discret, le but étant de ramener la came pas d'obtenir un billet pour fleury!
Au niveau real, bien sur c'pas mauvais c'est Schoendoerffer... Mais le filtre sepia, même si adapté au sud espagne pour rendre une impression de chaleur s'explique, c'est un peu écoeurant.
Les plans sont pas mauvais, evidemment les scenes d'action, surtout la fusillade finale sont bien filmés; mais ca fait pas un film non plus. Le film est pas trop lourdingue malgré qu'on soit tout le temps en train de virevolter de l'interieur d'une tire à une autre, ca va; on suit l'action sous differents points de vue, malgré que ca pourrait être vite lassant, c'est digerable.
etc etc.
Comme je l'ai dit on reste un peu entre les deux, d'ou mon titre. Il y avait un potentiel mais il ya des lacunes qui font sérieusement baisser l'intérêt du film. Notamment niveau perso et dialogues qui sont la plus grosse faiblesse je pense. Sur le manque de réalisme on peut accepter étant donné que ca permet de garder un rythme tout du long.
La fin est à l'image du reste, ca coupe de maniere un peu brutale, c'est pas non plus mauvais le dénouement des persos, mais pas très approfondit non plus.
en bref c'est regardable surtout si on veut de l'action et du pathos de banlieue; mais ca reste un film un peu mediocre qui ne va pas vraiment au bout de son ambition je pense même si on s'en approche un peu... Entre deux donc... Cela me fait dire que la vague de polar à la francaise commence malheureusement à s'étouffer, déjà, par un cruel manque d'idée et d'originalité. Plus d'action c'est bien, sortir des clichés dans elsquels le cinema francais était enfermé c'est bien. Par contre va falloir passer la seconde sans vouloir aller trop fast non plus. Faut se reposer sur des scenarios un peu plus bétonné et pas trop foncer dans la facilité et les poncifs qui sont déjà bien cristallisés en à peine dix ans....
Créée
le 20 oct. 2016
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