Lorsque j'étais enfant, j'allais régulièrement passer des weekends au parc Disneyland Paris avec mes parents. L'une de nos escales gourmandes préférées était le restaurant Mr Toad. A chaque fois, nous y commandions 3 poissons panés accompagnés de frites. Un repas aussi délicieux que simple qui se parait d'atours magiques grâce à l'ambiance merveilleuse du restaurant: les murs étaient tapissés de fresques reprenant les aventures de ce mystérieux Mr Toad, un personnage aussi ridicule qu'orgueilleux qui semblait vivre de folles aventures. Pour autant, je n'avais pas la moindre idée de qui était ce Monsieur Crapaud. De quel dessin-animé provenait-il ? J'ai enfin ma réponse aujourd'hui...


Car oui, Monsieur Crapaud apparait dans cette DERNIÈRE compilation de deux moyens-métrages. Bon sang de bonsoir, cette période de productions au rabais fut pour le moins laborieuse tout autant qu'instructive. Il est temps de voir la lumière au bout du tunnel...


En 1949, en effet, Disney était en train de perdre la réputation glorieuse apportée par ses premiers longs-métrages. Les critiques craignaient que le grand studio ne fût plus capable de réaliser autre chose que des productions à la qualité médiocre. Si ces dernières avaient permis au studio de survivre financièrement malgré les effets dévastateurs de la deuxième Guerre Mondiale, on ne peut pas dire non plus que les rentrées d'argent étaient mirobolantes. Décision fut donc prise de tenter le tout pour le tout avec le long métrage Cendrillon !


Mais avant ça, ce "Crapaud et le Maître d'école" était une belle occasion de revenir à un niveau de qualité graphique presque aussi prestigieux qu'avant la Guerre. Le premier moyen-métrage est donc une adaptation du "Vent dans les Saules", chef d’œuvre de la littérature britannique. Le dessin est splendide, le travail sur le son est admirable... Enfin, on retrouve le véritable Walt Disney !


On ne peut pas en dire autant du scénario, par contre... Le héros, Mr Crapaud, est en effet tout bonnement insupportable, crétin patenté, odieux avec ses amis, préférant satisfaire ses lubies plutôt que de prendre en considération le mal qu'il leur fait. Ses "aventures" sont en fait plus proches de l'enquête judiciaire que du dépaysement exotique. Ne bénéficiant de toute évidence pas d'une durée suffisante pour délivrer tout son potentiel, l'histoire du métrage est résumée à de nombreuses reprises pour aller droit vers l'essentiel. Ça manque de charme et j'ai fini par me désinvestir assez rapidement de ce qui était raconté. Je préférais les fresques du restaurant de mon enfance...


Le second métrage est une adaptation de la légende du Cavalier sans tête. La première looooongue, partie, n'a rien d'horrifique et se contente juste de raconter la manière dont Ichabod Crane s'y prend pour draguer une donzelle du coin. C'est rigolo au début, mais c'est long. Loooong. Ichabod a un design proprement dégueulasse, une sorte d'homme-poulet tout droit sorti des Enfers. La fin du métrage est plus intéressante puisqu'on assiste enfin à une course poursuite contre le terrible Cavalier, qui est sans doute la séquence la plus "terrifiante" des studios Disney, dotée d'une ambiance exquise. Dommage que tout le métrage ne soit pas du même tonneau...


Le plus intéressant dans cette adaptation de Sleepy Hollow est sans doute le caractère des personnages, ambigus. Ichabod peut être vu comme le gentil ou comme un être vénal qui mérite ce qui lui arrive. De même, le "méchant" de l'histoire peut être vu comme une brute jalouse d'Ichabod ou comme quelqu'un de réellement amoureux de la donzelle courtisée par l'horrible homme-poulet.


Avec cette dernière compilation, et bien que nous ne soyons pas en présence d'une grande réussite narrative, Disney prouve qu'il est à nouveau capable d'un travail artistique soigné et qu'il prend désormais en compte une psychologie plus appuyée des personnages. Ne reste plus qu'à concrétiser tous ces espoirs avec Cendrillon...

Amrit
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le 21 sept. 2024

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