Rien n'est éternel
La production du Crapaud et le Maître d'École avait commencé dès le début des années 1940's où le roman Du Vent dans les Saules était sujet d'adaptation par les Studios Disney mais mis de côté en...
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le 17 avr. 2017
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Ce film Disney de la période creuse de la seconde moitié des années 1940 (époque lors de laquelle Walt Disney, ayant eu des difficultés avec une grève importante de ses salariés et la Seconde Guerre mondiale, l'ayant privé d'une partie non négligeable de sa main d'œuvre et de son public à l'international, n'a pas produit de long-métrage d'animation majeur !) réunit deux adaptations des deux romans qui sont l'occasion de donner deux portraits de connard, avec, pour chacune, une narration assurée par une star de Hollywood de l'époque (Basil Rathbone pour le premier, Bing Crosby pour le second !). Alors, on commence par une adaptation de The Wind in the Willows de Kenneth Grahame pour terminer sur une autre de The Legend of Sleepy Hollow de Washington Irving.
The Wind in the Willows
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La voix-off du début nous dit qu'il n'y a pas meilleur personnage dans la littérature anglaise que Mr. Toad, le protagoniste de notre histoire. Euh, si, lui est le meilleur, comment sont les autres alors ? Si je comprends bien, un crapaud narcissique bordeline, dilapidant un riche héritage, ne pensant qu'à sa gueule et s'en branlant complètement des conséquences que ses actes stupides et inconsidérés ont sur ses amis, est le meilleur personnage de la littérature anglaise.
Encore, si c'était l'histoire de quelqu'un avec des bons côtés (ce qui ferait comprendre pourquoi il arrive à avoir et à garder ses amis, pourquoi ses derniers lui sont aussi dévoués contre toute logique !), se conduisant avec débilité jusqu'à ce qu'il apprenne des répercussions de son comportement sur lui-même et sur les autres pour finalement devenir un brave batracien... Ben non, il reste jusqu'au bout un narcissique bordeline égoïste. Pire, la voix-off nous appelle à voir cela d'un bon œil en disant que l'on envie certainement notre crétin de personnage principal d'être ainsi, que l'on voudrait être comme lui. Euh, attendez, je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout, le désir de devenir un narcissique bordeline qui fout dans la merde ses potes. Ce n'est nullement une ambition refoulée chez moi. Je ne veux pas entrer en politique, je ne veux pas entrer dans les affaires et je ne veux pas devenir dealer.
C'est ça le message de fond à transmettre au jeune public, vous pouvez être un abruti taré et ne pensant qu'à lui, mettant en danger autrui, et, non seulement, ce n'est pas grave, mais c'est enviable ? Mais, putain, c'est quoi cette merde ?
Si le fond est déplorable, l'enchaînement des rebondissements n'est guère mieux. Le crapaud dégénéré s'évade déguisé en grand-mère d'une prison. Comment y parvient-il ? On ne sait pas. Il y a une ellipse à la place. Ah, la magie d'ellipse servant à merveille celle de la paresse scénaristique. Il se retrouve au fond d'une rivière, coincé par le poids d'un boulet accroché à une de ses pattes. Comment parvient-il à apparaître bien vivant à la surface lors de la séquence suivante ? Magies de l'ellipse et de la paresse scénaristique, voyons.
Euh, pour prouver son innocence, Mr. Toad, avec l'aide de ses amis masochistes, doit mettre la main sur un contrat, signé avec un propriétaire de bar crapuleux et chef d'une bande de bandits belettes, prouvant qu'il avait échangé une voiture (qu'il ne savait pas volée, parce qu'il est con, et au volant de laquelle il a été arrêté !) contre sa propriété (le propriétaire de bar avait menti auparavant lors du procès du crapaud, en disant que l'échange n'avait jamais eu lieu et que l'accusé s'était contenté d'essayer de lui vendre une bagnole volée !). Cela ne serait pas plus simple pour le personnage principal de montrer la véracité de ce contrat en amenant la police dans la propriété, occupée par le chef de bande et ses complices belettes, pour constater leur présence qui est due à la signature du contrat et donc prouver d'une manière irréfutable l'existence de ce même contrat (pourquoi le propriétaire de bar aurait pris possession de la propriété s'il n'y avait pas le contrat !).
Et les taupes n'ont pas de reflet quand elles sont devant un miroir ? Celles et ceux qui auront vu le film sauront de quoi je parle.
L'écriture est à chier, la morale est consternante. Heureusement que le second dessin animé rattrape considérablement le niveau. Ah oui, une dernière chose à propos de cette merde, le personnage de l'ami-rat de l'autre enflure a certainement inspiré, par sa façon d'être et par son visuel, Basil de Basil, détective privé et les belettes, sbires du méchant, celles de Qui veut la peau de Roger Rabbit.
The Legend of Sleepy Hollow
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C'est l'histoire d'un maître d'école itinérant, au physique de nerd, qui ne pense qu'à sa gueule et qui se sert des autres (avec une bonne dose d'ingéniosité !) que pour parvenir à ses fins. Même quand il drague la bombe coquette du coin, ce n'est pas tant pour le physique avantageux de celle-ci, mais parce qu'elle est la fille d'un riche fermier. Et quand il s'oppose au bellâtre un peu rustre du coin (dont le physique n'est pas sans préfigurer celui de Gaston dans La Belle et la Bête !), pour conquérir la demoiselle, c'est plus le protagoniste qui est présenté comme un véritable antagoniste qu'autre chose.
Oui, comme dans le précédent film, le personnage principal est un connard, qui reste un connard jusqu'au bout. Mais, cette fois, le récit ne lui cherche pas d'excuse et met en exergue qu'il mérite réellement de morfler. Et il morfle à un moment donné sur lequel je vais revenir.
L'ensemble n'est pas sans défaut. La superstition, qui est le talon d'Achille de notre salopard et qui est utilisé par le rival bellâtre pour battre son adversaire, n'est pas suffisamment mise en avant pour que cela soit un trait caractéristique que le spectateur ait bien intégré à notre protagoniste-antagoniste auparavant. Il y a juste, au tout début, une brève séquence le soulignant et on l'oublie totalement ensuite jusqu'au début du dernier tiers. Après, l'introduction de ce dernier, justement, (dont l'atmosphère sombre contraste singulièrement avec les deux premiers tiers assez joyeux et ensoleillés !), se déroulant lors du soir d'Halloween, arrive trop abruptement. Une introduction plus progressive, prenant un peu plus de temps (en montrant par exemple le village préparer la fête, avec toute sa déco fourmillant de citrouilles sculptées, se déroulant le 31 octobre !), aurait eu plus d'impact, aurait paru moins forcée, plus naturelle.
Reste que ce dernier tiers est, sans conteste, non seulement la meilleure partie de ce deuxième segment, mais aussi, et surtout, un morceau de choix dans toute l'œuvre disneyienne. Ces quelques minutes, lors desquelles le héros se retrouve à cheval, seul dans la forêt, effrayé, pendant une nuit menaçante, avant d'être poursuivi par le cavalier sans tête, conjuguent avec brio la terreur et l'humour cartoonesque. Elles sont bourrées d'idées visuelles et sonores tout simplement brillantes. Rien que pour ce moment de cinéma, le visionnage de ce deuxième film dans ce film vaut largement le détour. J'en suis même presque venu (je dis bien "presque" !) à pardonner le fait d'avoir dû visionner au préalable une véritable merde.
Créée
le 27 déc. 2022
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