A l'heure où cinéma rime trop souvent avec zéro prise de risque, l'ambition de Raphaël Mathié ne peut qu'être saluée. On peut comprendre l'envie de s'attaquer ainsi à la formidable nouvelle de Pierre Autin-Grenier, tant celle-ci était en elle-même follement cinégénique.
Mais comme souvent, on peut finalement penser qu'il s'agissait d'une fausse bonne idée. Le résultat est fort honorable, mais la puissance, la tension extrême que parvenait à créer la plume ne se transmet finalement pas à la caméra. Et cela peut paraitre logique : la réussite de l’œuvre littéraire tenait du miracle ou plutôt de l'immense talent d'un écrivain qui parvenait à faire d'un tout petit rien (Une forêt, un cri...) un cadeau magnifique pour l'imaginaire du lecteur. Et par définition, un miracle n'a lieu que très rarement...