Ce long-métrage d'Antonioni marque un tournant dans la carrière du cinéaste italien. Tout en s'inscrivant encore dans la mouvance néoréaliste italienne, on ressent une évolution notamment dans la description des personnages, une mélancolie émouvante et simple mais aussi dans une recherche esthétique qui paraît plus réfléchie. Les errances d'un homme et de sa petite fille suite à une rupture sentimentale, il passe d'un endroit à l'autre, d'une compagne de substitution à une autre, Antonioni travaille déjà une thématique qu'il approfondira plus tard les hésitations amoureuses. Comme dit plus haut, ce film reste néoréaliste surtout dans le contexte et dans les lieux, les paysans et ouvriers vaquant à leurs occupations, les terrains vagues, la boue des rives du Pô, les maisons délabrées, les chantiers d'une Italie en construction ou reconstruction. La mise en scène s'appuie bien sur cela d'ailleurs, avec les espaces vides et la profondeur de champ. Tous les acteurs et actrices sont franchement idéaux pour ce type d'oeuvre.