Peu valorisé dans le texte de présentation de la cinémathèque, je m'attendais à un navet et au final j'ai bien aimé ce drame teinté de policier. Le mélange des deux fonctionne mieux que dans le jardin qui bascule. Ici, même si l'argument policier reste artificiel, l'aspect criminel n'a rien d'anodin au final.
Relations entre les personnages souvent à peine esquissées, personnages secondaires peu fouillés, direction d'acteurs aléatoire, construction bancale et de nombreux éléments mal exploités, sans oublier une réalisation moins aboutie que d'habitude font que cette oeuvre souffre de nombreux défauts évidents... Pourtant, j'ai trouvé que ces lacunes accompagnaient au final le propos du film : cette approche effleurée pour raconter l'histoire, des personnages qui se sentent incomplets ou qui possèdent un profond malaise, une compréhension partielle des actes et des comportements etc... Le genre de problèmes qui me rendent l'oeuvre au final plus attachants d'autant qu'on sent encore la sensibilité si particulière de son auteur : romantisme à fleur de peau, cette crise existentialiste, cette passion dévorante et ces protagonistes mélancoliques. Alors oui, l'approche est souvent maladroite (la bisexualité est traitée plus grossièrement que dans ces autres oeuvres) mais si l'émotion et les personnages prennent vie, c'est le plus important à mes yeux et la relation entre le jeune héros et Macha Méril donnent plusieurs séquences très belles entre douceur, spleen et cruauté.