Arizona Jim
Avec son intrigue montrant les travailleurs d'une maison d'édition transformer celle-ci en une société coopérative, il ne fait nul doute que Le crime de Monsieur Lange, basé sur un scénario de...
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le 5 avr. 2017
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Je considère ce dix huitième opus de Jean Renoir comme un de ses meilleurs films.
Monsieur Lange (René Lefèvre) est un employé doux et gentil qui compense la modestie de sa condition sociale par la rédaction pour un journal des aventures d'un héros de western nommé Arizona Jim.
Le patron du journal, Batala (Jules Berry dans un de ses meilleurs rôles) est tout son contraire et pourrait même évoquer le Diable en personne. Beau parleur, le sourire séducteur, la réplique facile, il a le don d'attirer toutes les femmes et d'en abuser. Il utilise aussi son bagout pour des affaires louches, pour des arnaques et pour faire signer un contrat léonin à Monsieur Lange.
Pressé par la police, Batala se fait passer pour mort et sa petite imprimerie devient une coopérative qui pratique l'autogestion avant l'heure. Le groupe est heureux, fait la fête (on a l'impression que les acteurs la font pour de vrai), l'imprimerie fonctionne également bien et Monsieur Lange file le parfait amour avec Valentine (Florelle). Seulement quand Batala revient pour récupérer son bien, sous les habits d'un prêtre qu'il a peut-être assassiné, le conflit inévitable éclate et monsieur Lange tue Batala (ce que l'on sait depuis le début).
Le film se mérite et nécessite un petit temps d'adaptation. Les voies féminines sont suraiguës comme dans les années 30 et les tirades des acteurs se mélangent, ce qui nécessiterait presque un sous-titrage.
La mise en scène comporte cependant l'un des panoramiques les plus célèbres de l'histoire du cinéma, autour de la petite cour. Pour André Bazin « ...Le trait de génie final de la mise en scène, le point d'orgue, l'accord parfait qui va cristalliser toute la structure spatiale du film [est] le panoramique à 360° et à contresens, prenant Lange dans le bureau de Batala nous le faisant suivre à travers l'atelier puis l'escalier enfin débouchant sur le perron... »
Quant au message, c'est évidemment un message d'espoir à l'époque, le film étant tourné en 1936, l'année du Front Populaire. Le film, bien servi par les dialogues de Jacques Prévert, est l'incarnation de l’enthousiasme collectif et des aspirations de justice des partisans du Front Populaire et il est devenu pour ces raisons l'un des films références de cette période.
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le 19 févr. 2021
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