Dans son entretien avec François Truffaut, Hitchcock était passé assez vite sur ce film dans sa filmographie car il disait qu’il n’avait fait que mettre une excellente pièce à l’écran. C’est vrai mais c’est passer sous silence ce qui a été fait pour la sublimer entre mise en scène, 3d, distribution, musiques et changements. Faire une adaptation... j'allais dire d'une pièce car en l’occurrence c'est le cas, mais peu importe : Toute adaptation est potentiellement très casse gueule. Vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil sur les remakes et suites des films d’Hitchcock en général qui sont sorties après sa mort.
Un film bavard, et pour moi, impossible de s’ennuyer tant l'intrigue est bien huilée, tant certains plans sont mémorables, tant la tension est latente.
Grace Kelly qui tourne une nouvelle fois avec le maître a cette fois un rôle où elle apparait plus "normale" que dans Fenêtre sur cour notamment, en femme ordinaire des années 50, et plus « demoiselle en détresse ». C’est elle qui est plus mise en avant sur les posters, les jaquettes et dans la promo. Pourtant le rôle du mari, tenu par Ray Milland, est bien le plus notable. D’une car c’est lui qui a le plus de présence à l’écran et de loin, mais aussi car il joue une véritable partie d’échecs. Il doit gérer son homme de main, sa femme, la police, l'amant de sa femme, ses collègues, les éventuels indices, et c'est vraiment ça qui rend le film incontournable pour moi.
En réalité, même si j'adore ses films plus connus et reconnus, c'est pourtant lui, mon favori des films d'Alfred Hitchcock.