Des curiosités tombées dans l’oubli jaillissent sous le format DVD ou numérique pour rappeler à nos yeux leurs valeurs dans un genre que le studio Universal affectionne. Cult of the Cobra est un joli écrin qui contient un frisson diffus de par son ancienneté et le traitement de son histoire qui englobe la romance dans le parcours d’un châtiment. Cette terreur pratiquée par une jeune femme fut causée en Asie par 6 soldats qui ont interrompu un culte sacré du cobra réservé aux initiés.


Résultat, leur irrespect va aiguiser les crocs de Lisa Moya qui, derrière le charme bénin qui s’en dégage, se chargera d’augmenter leur taux de venin dans les veines. Si on se prend au jeu, Cult of the Cobra assure le divertissement non sans donner quelques grammes de pensée qui permet de mieux introduire Paul, le seul soldat à donner de la crédibilité à ces croyances auxquelles tout le monde s’en fiche. Sa copine dit de lui qu’il est pragmatique mais il reste le seul point d’attache avec le spectateur qui partage cette singularité. La pancarte d’ouverture nous prévient d’emblée « (…) la vérité réside dans l’esprit et l’esprit de chaque homme diffère selon l’époque et le lieu ».


La femme cobra qui bénéficie d’une vue subjective originale, ovale et lumineuse sur les contours, s’incarne en Faith Domergue, brune de son état avec un visage candide qui se transforme facilement en une menace planante dès que la lumière sculpte son regard des plus percutants. En l’opposant dans une scène à Kathleen Hughes, la dualité du bien contre le mal se joue sur l’apparence vestimentaire et la couleur des cheveux des actrices dont Julia, la blonde, est littéralement dominée dans l’espace par Lisa, la brune.


Pas vraiment l’archétype de la femme fatale, sa vengeance étant la seule mission qui l’importe, la liaison qu’elle entretient avec Tom, un des soldats, ne verse pas dans la facilité, contrariée dans ses plans et réticente à éprouver une humanité pour l’un des hommes responsables de cette entrave à leur rituel. C’est ce qui rend leur histoire touchante, cette attirance-rejet qui finira mal surtout pour Tom étant déjà largué par la copine de son colocataire lucide, Paul, la fin du film prendra des allures d’un drame pouvant l’envoyer en service malade des cœurs blessés.


Á noter que le personnage de Nick, le soldat par qui la vendetta a été déclenchée, reste un imbécile avec son appareil photo d’époque à gros flash pas très discret. Bien qu’il faille une cause légitime pour ouvrir l’histoire principale, Nick n’a pas vraiment les méninges en place en photographiant et volant subitement le panier contenant l’instrument de leur mort. Pas étonnant qu’il morfle en premier !


John_Irons_Stee
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le 11 nov. 2022

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