Dahlia mortel
Voici sans aucun doute un des films noirs les plus mythiques du cinéma hollywoodien. Ecrit par Raymond Chandler d'après un de ses romans inachevés (mais sans son héros Marlowe), et dont les romans...
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Voici sans aucun doute un des films noirs les plus mythiques du cinéma hollywoodien. Ecrit par Raymond Chandler d'après un de ses romans inachevés (mais sans son héros Marlowe), et dont les romans ont enchanté mes jeunes années, le Dahlia bleu vous plonge en quelques instants dans l'atmosphère fabuleuse du film noir hollywoodien de la grande époque, univers de ruelles mal éclairées et de trottoirs mouillés, d'hôtels miteux et de tripots sordides, de femmes fatales et de gangsters tout puissants, un monde à la faune inquiétante et souvent interlope, et dans lequel tout peut arriver.
Le héros ange exterminateur ? il y est ; la femme fatale à l'opulente chevelure ? elle y est ; le décor de boîte minable ? il y est ; un meurtre inexpliqué dans un motel ? il y est ; une collection de suspects ? ils y sont ; un copain blessé ? il y est... autant dire que tous les éléments du film noir sont présents, alors qu'est-ce qui fait que le Dahlia bleu soit meilleur que d'autres films noirs ? Meilleur c'est pas prouvé, mais mythique oui, et à vrai dire, je sais pas trop pourquoi. Probablement à cause des thèmes traités par Chandler : l'amnésie, le désenchantement, le désespoir, de même que la violence de l'écriture qui se traduit par le jeu glacé de Ladd et le délire de William Bendix doivent y être pour quelque chose. D'autre part, l'atmosphère générale et les mécanismes de la narration sont ceux du film noir classique.
Pourtant, Chandler dans ses lettres, a toujours raconté que c'était le pire souvenir de tournage qu'il conservait parce que d'après la légende, il n'arrivait pas à trouver une fin crédible. Là-dessus, en 1945, Alan Ladd alors au sommet de sa carrière, devait partir pour le front, la Paramount le pressait comme un citron, et c'est après une cuite mémorable qu'il aurait eu le déclic de cette fin idéale.
La mise en scène de George Marshall ne possède pas la splendeur de celle de Howard Hawks qui tournait dans le même temps, le Grand sommeil avec le couple Bogart-Bacall, couple mythique par excellence, mais il est difficile de ne pas être séduit par ce pur produit hollywoodien auquel le génie du scénariste Chandler apporte une dimension exceptionnelle, et en matière de couple mythique, celui formé par Alan Ladd et Veronica Lake n'a rien à envier à celui de Bogart-Bacall ; Ladd et Lake ont tourné 4 films ensemble et ont symbolisé le couple le plus romantique du film noir. A déguster.
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le 1 janv. 2019
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