Dahlia mortel
Voici sans aucun doute un des films noirs les plus mythiques du cinéma hollywoodien. Ecrit par Raymond Chandler d'après un de ses romans inachevés (mais sans son héros Marlowe), et dont les romans...
Par
le 1 janv. 2019
17 j'aime
13
Voici sans aucun doute un des films noirs les plus mythiques du cinéma hollywoodien. Ecrit par Raymond Chandler d'après un de ses romans inachevés (mais sans son héros Marlowe), et dont les romans ont enchanté mes jeunes années, le Dahlia bleu vous plonge en quelques instants dans l'atmosphère fabuleuse du film noir hollywoodien de la grande époque, univers de ruelles mal éclairées et de trottoirs mouillés, d'hôtels miteux et de tripots sordides, de femmes fatales et de gangsters tout puissants, un monde à la faune inquiétante et souvent interlope, et dans lequel tout peut arriver.
Le héros ange exterminateur ? il y est ; la femme fatale à l'opulente chevelure ? elle y est ; le décor de boîte minable ? il y est ; un meurtre inexpliqué dans un motel ? il y est ; une collection de suspects ? ils y sont ; un copain blessé ? il y est... autant dire que tous les éléments du film noir sont présents, alors qu'est-ce qui fait que le Dahlia bleu soit meilleur que d'autres films noirs ? Meilleur c'est pas prouvé, mais mythique oui, et à vrai dire, je sais pas trop pourquoi. Probablement à cause des thèmes traités par Chandler : l'amnésie, le désenchantement, le désespoir, de même que la violence de l'écriture qui se traduit par le jeu glacé de Ladd et le délire de William Bendix doivent y être pour quelque chose. D'autre part, l'atmosphère générale et les mécanismes de la narration sont ceux du film noir classique.
Pourtant, Chandler dans ses lettres, a toujours raconté que c'était le pire souvenir de tournage qu'il conservait parce que d'après la légende, il n'arrivait pas à trouver une fin crédible. Là-dessus, en 1945, Alan Ladd alors au sommet de sa carrière, devait partir pour le front, la Paramount le pressait comme un citron, et c'est après une cuite mémorable qu'il aurait eu le déclic de cette fin idéale.
La mise en scène de George Marshall ne possède pas la splendeur de celle de Howard Hawks qui tournait dans le même temps, le Grand sommeil avec le couple Bogart-Bacall, couple mythique par excellence, mais il est difficile de ne pas être séduit par ce pur produit hollywoodien auquel le génie du scénariste Chandler apporte une dimension exceptionnelle, et en matière de couple mythique, celui formé par Alan Ladd et Veronica Lake n'a rien à envier à celui de Bogart-Bacall ; Ladd et Lake ont tourné 4 films ensemble et ont symbolisé le couple le plus romantique du film noir. A déguster.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes les Meilleurs films policiers (partie 2), Les plus belles affiches de films, La femme dans le polar noir, Les meilleurs films noirs et Les plus beaux couples à l'écran
Créée
le 1 janv. 2019
Critique lue 546 fois
17 j'aime
13 commentaires
D'autres avis sur Le Dahlia bleu
Voici sans aucun doute un des films noirs les plus mythiques du cinéma hollywoodien. Ecrit par Raymond Chandler d'après un de ses romans inachevés (mais sans son héros Marlowe), et dont les romans...
Par
le 1 janv. 2019
17 j'aime
13
Il s'agit d'un film noir tourné juste après la seconde guerre mondiale en noir et blanc. A la fin de guerre, Johnny et ses deux amis rentrent chez eux en Californie. Mais Johnny retrouve sa femme...
Par
le 11 oct. 2014
8 j'aime
J'aime bien le polar noir mais avec ses vieux films des fois ça passe très bien mais des fois ça casse comme c'est le cas avec Le Dahlia bleu. Dès le début je m'ennuie et je sens que cela ne sera...
Par
le 7 avr. 2015
5 j'aime
4
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 4 déc. 2016
95 j'aime
45