Le débat est au cœur de l’actualité cinématographique du moment : l’adaptation d’oeuvre littéraire est toujours source de complications. D’aucun y voit la trahison de l’univers ou du récit de l’auteur, quant un autre y trouve l’illustration parfaite du roman.
Indépendamment de cette discussion entamée avec entre autre le Da Vinci Code ou Le Parfum, la moindre des choses est que l’adaptation se doit, c’est un minimum, de parler au spectateur. A tous les spectateurs, ceux qui on lu l’œuvre ou pas.
Si le film de De Palma est disert, ce n’est en aucun cas dans le bon sens du terme. Touffu et confus, il donne l’impression de reproduire en condensant au maximum toute l’intensité et la complexité du livre d’Elroy. Les situations s’enchaînent quasi à vitesse accélérée, les personnages s’entrecroisent et s’entremêlent à la limite de l’indigestion.
Certes, l’ambiance film noir est retranscrite honorablement grâce à des décors magnifiés sentant la grosse production, certes Brian De Palma nous offre de magnifiques plans à la steadicam ou en jeux de champs et contre champs toujours uassi audacieux. Mais il ne retrouve jamais toutefois sa griffe d’antan. Bien au contraire, sa mise en scène plan plan, elle s’essouffle rapidement et devient vite lourdaude.
Quant au casting, c’est le zéro pointé ! Si Josh Hartnett progresse dans son jeu il n’en demeure pas moins terne dans un rôle pourtant charnière. Pour les autres c’est pire : Aaron Eckhart totalement à côté de la plaque, Scarlett Johansson surjoue maladroitement, Hilary Swank se discrédite lamentablement… Ils tiennent tous là leur plus mauvais rôle à un point tel qu’on souhaite que cela ne tienne qu’à la direction d’acteurs.
Après deux heures d’un tel foutoir, le spectateur se demande franchement où l’on a tenté de l’amener et cherche encore à comprendre comment on peut aujourd’hui défendre un tel ratage.