« Top Hat » de Mark Sandrich est une comédie musicale qui est sortie en salles en 1935. La séquence nous montres le générique et quelques minutes du début du film. La séquence s’ouvre sur un spectacle de danse, nous nous trouvons à priori à Londres comme indiqué sur la plaque à l’entrée du « London Tackeray club » dans la scène d’après. Les personnages sont dispatchés sous différents groupes, au tout début nous avons les jambes des danseurs accompagnants les deux danseurs principaux, les stars que sont « Fred Astaire » et « Ginger Rogers » , leurs vrais noms d’acteurs. Ensuite le groupe des hommes avec de grands chapeaux noirs, qui font partie du club. Et enfin un autre personnage qui débarque à la fin pour parler à « Jerry » cette fois le personnage du film qui semble être le danseur du début, cela est remarquable grâce à ses chaussures similaires dans les deux scènes. Nous allons tenter d’analyser cette séquence sous trois parties. En premier lieu, en parlant justement d’une focalisation faite sur les pieds. Ensuite nous traiterons du gag du silence en fort contraste avec la scène du spectacle. Et enfin, nous terminerons cette analyse en concluant que cette séquence est un générique à la fois d’ouverture mais aussi d’emblème.


Le tout premier plan nous montres un plan coupé hanches pour nous dévoiler des paires de jambes parfaitement alignées puis des cannes qui se posent simultanément au sol pour nous amener à nous focaliser sur les pieds des personnages. Puis les pieds du danseur masculin s’invite au devant de la scène pour nous faire comprendre que c’est lui la star, avec son nom au générique qui se pose d’ailleurs juste en dessous de ses pieds, pour ensuite faire la même chose avec la danseuse et dévoiler la deuxième star du show. Aussi la dernière scène de la séquence nous offres un moment clé afin de comprendre les enjeux et le genre du film, soit une comédie musicale, et un spectacle de claquettes , appelé aussi « screwball comedy » . En effet, Jerry en quittant le salon du club qui doit rester silencieux, se met à jouer des claquettes de manière inattendu, rapide, avec de l’énergie et cela pour provoquer. L’on comprend que nous avons affaire à un personnage provocateur, drôle mais aussi un réel passionné et hystérique des claquettes.


Cette dernière scène nous amènes à mettre en contraste la thématique du spectacle avec les courtoisies anglaises et met en jeu une vraie critique de la bourgeoisie grâce au gag du silence.


En effet, la toute première scène nous montres un spectacle de danse avec une musique très entraînante, beaucoup de mouvement de caméra, des cadrages proches des danseurs, comme si nous étions pris aussi dans le spectacle. Alors que la scène d’après nous plonge dans un univers silencieux, d’ailleurs bien indiqué sur une pancarte en insert «  Silence ! » «  You must be observed ». Plusieurs actions des personnages accentuent ce gag du silence, comme le serveur qui fait trinquer les deux verres de vin sans faire exprès et qui se fait rouspéter par les deux hommes en même temps. Ou bien Jerry qui s’amuse à bouger bruyamment son journal, ce qui énerve tous les hommes du club bien sûr. Ou encore l’homme qui arrive à la fin et s’exclame «  Good evening ! » et se reprend lui même en chuchotant « Good evening... » et en s’excusant.


Ces contrastes nous aident à comprendre que la drôlerie et le spectacle vont être à l’honneur dans le film, d’ailleurs nous en venons à la dernière partie qui va conclure sur le fait qu’il paraît très évident que ce générique est un générique d’ouverture mais à la fois emblème.


En effet nous pouvons comprendre dès le début de la séquence qu’il s’agit d’un début de film grâce au générique des noms qui défilent superposés à la scène du spectacle, qu’on appelle générique d’ouverture. De plus, la caméra nous embarques dans ce spectacle et nous introduit dans le film, nous séduit. L’on peut parler d’un début de film aussi car l’on comprend directement tous ses enjeux : la thématique du spectacle, une relation entre deux personnages qui ont l’air de se connaître, on comprend la tonalité du film ( petites touches d’humour) et l’on sait ou on se trouve, c’est à dire en Angleterre. Pour revenir au générique emblème, il y a ce très long insert en plan fixe sur le chapeau noir ou le générique continue de défiler dessus. Ce chapeau est un détail mais il fait référence en fait à un symbole, il fait partie lui aussi du décors du spectacle car c’est un accessoire des danseurs de screwball comedy. De plus le titre du film lui même « Top Hat » est en concordance avec l’image du chapeau.


Pour conclure cette séquence nous montres un début de film qui directement nous permet de comprendre que nous allons voir un spectacle de danse, notamment grâce au cadrage sur les pieds des acteurs.ices, aux contrastes entre les scènes et au générique emblème avec le chapeau du spectacle.

MathildeThiery
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le 11 juin 2020

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Mathilde Thiery

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