Le Dernier des Géants, une oeuvre que j'espérais visionner depuis quelques temps déjà, notamment pour l'aspect crépusculaire et l'adieu de John Wayne au cinéma à travers son rôle de prédilection, accompagné notamment de James Stewart et Lauren Bacall.
C'est Don Siegel qui va mettre ses adieux en scène, s'appuyant avant tout sur l'aspect mélancolique et funèbre, dès le début on sait que John Wayne est mourant à cause d'un cancer, comme dans la vraie vie, et toute l'oeuvre sera axée sur cela. Toute l'oeuvre est plombée par cela, la façon dont Siegel met en avant un homme préférant mourir sous les colts plutôt que terrassé dans un lit.
Il insiste d'abord sur l'aspect légendaire de cet homme, notamment à travers l'introduction puis les réactions des autres personnages à son égard. Il tisse des liens forts entre lui et une veuve qui tient une pension, puis le fils de cette dernière, c'est d'ailleurs là que se trouve la réussite du Dernier des Géants, la façon dont Siegel s'intéresse à de simples moments de vies et la façon dont cet homme mourant va vivre ces derniers jours. Il s'appui sur un scénario assez solide, délaissant l'action pour plus axé sur le côté testamentaire, et ce point-là est particulièrement réussi.
Si l'oeuvre sait parfois se faire émouvante, sans non plus être bouleversante, Siegel reste tout de même assez sobre et il évite tout de même toute longueur ou lourdeur grâce à un indéniable savoir-faire. Le contexte de l'oeuvre est aussi intéressant, et c'est aussi un adieu crépusculaire à un certain cinéma alors que le western et l'âge d'or hollywoodien sont maintenant derrière eux, dont les comédiens, tous parfaits et émouvants, en ont été d'immenses figures.
Don Siegel filme sobrement et avec talent un adieu idéal pour John Wayne au cinéma, mais aussi un adieu à un genre et une époque, et Le Dernier des Géants réalise cela avec pudeur, symbolisme et émotion.