Il est difficilement imaginable de croire qu'une fusée polaire forant dans le sol et remontant dans une zone coupée du monde pleine de dinosaures en costume puisse paraître crédible. Il en va de même pour le casting : le chasseur badass et macho, qui adore manier les armes en tant que leader. Le duo composé du beau gosse fraîchement diplômé et de la jeune photographe qui risque sa vie inutilement, servant simplement pour une scène dans la boue (habillée donc sans intérêt). Le porteur noir, qui ne sait pas parler et qui meurt de la manière la plus insignifiante possible. Et enfin... le vieux scientifique chinois, aussi charismatique qu'un Joe Biden en fin de carrière (c'est quand même une collaboration américano-japonaise), qui se fait écraser par surprise à cause du camouflage optique du T-Rex (finalement, c'est lui le personnage le plus plat). Le tout agrémenté d'un triangle amoureux entre la femme, le beau gosse et le macho. Nous avons ici une recette où la caractérisation des personnages ne sert qu'à remplir leur fonction, donc pas grand-chose. Seuls les blancs survivent, les jeunes repartent ensemble, et le "héros" solitaire reste pour accomplir son devoir, dans un émouvant plan où il marche probablement vers sa mort, sous les cris du T-Rex résonnant derrière les collines. Poétique, non ?
Eh bien, malgré tout ça, je ressens beaucoup d'affection pour ce film. À même pas 10 ans, il m'a fait rêver, avec une musique d'intro que j'écoute encore aujourd'hui et une bataille de dinosaures qui restera gravée dans les mémoires. J'aime ce film, j'aime ce nanar qui, comme tant d'autres films, a su maintenir en moi l'envie de devenir paléontologue.