Le bon, la bête et le truand
Sergio Sollima, ou le réalisateur qui a l'art de déguiser les chefs d'oeuvre.
Mis à part celui-ci, j'avais vu auparavant Colorado du même réalisateur. Et tout ce que je peux dire, c'est que j'aime bien son style !
D'un côté on a l'indien illetré et cruel, de l'autre le professeur d'histoire humaniste... Autant dire que je ne m'attendais pas à un tel chef d'oeuvre sur un pitch aussi manichéen... En surface !
Car Sollima sait faire resortir tous les aspects de ses personnages. Absolument tous.
Lorsque le professeur se met à prendre goût à la violence, l'indien lui en prend conscience. L'homme blanc bon et intelligent et cultivé devient alors une bête plus bestiale que ne le sont les bêtes autour de lui.
En faisant mine de poser un regard sévère sur Beauregard et ses confrères, le professeur, Brad Fletcher, est dans le fond pétri d'amiration et de jalousie envers ces bandits qui échappent aux règles auxquelles il est menotté.
Rapidement les intérêts intellectuel et pratique de la violence lui apparaissent, le poussant au plus profond de son vice. Persuadé de sa supériorité cérébrale, que les indiens ne cessent de lui rappeler, il se met à exercer sur eux un pouvoir dictatoriel délirant, pas loin du colonialisme.
Mais dans tout son mépris et dans toute sa démence, le professeur est loin, très loin de la réalité de ses collègues indiens, dotn le sens d ela justice est plus fort qu'il ne l'a jamais eu.
Cette fable ironique sur le mal et la violence est réalisé d'une main de maître, rien à dire. Seul lui manque la musique, qui n'est pas très marquante...