Gangster notoire, Joe Krozac vient d'épouser Talya, une étrangère qui ignore tout de ses activités. Lorsqu'elle lui apprend qu'elle est enceinte, Joe est aux anges : il se voit déjà enseigner les ficelles de son « métier » à son futur fiston, tout en continuant à vivre impunément. Mais la justice réussit finalement à le faire condamner - pour fraude fiscale - et l'envoie sous les verrous pour dix ans. À Alcatraz, Joe doit d'un côté endurer les méfaits de ses co-détenus, et de l'autre se passer des visites de sa famille : Talya, qui a fini par apprendre la vérité et voit le nom de son fils traîné dans la boue par la presse, a en effet décidé de rompre les ponts pour protéger Junior. Elle se remarie avec Paul, un journaliste, qui l'éloigne du tumulte et adopte l'enfant. Dix années plus tard, Joe sort de prison avec une seule idée en tête : se venger de sa femme, et récupérer le gamin...
Un scénario - dû entre autres à William A. Wellman - qui n'est pas sans rappeler l'histoire d'Al Capone, mâtiné d'une réflexion sur la relation père-fils (et même pères-fils, en l'occurrence) : le résultat n'est ni mauvais, ni génial. Le film est cependant trop court (1h21) pour que tout cela soit convenablement approfondi : on comprend vite qu'à sa sortie de cabane, le père biologique finira par se racheter au contact de son fils. Sans trop de surprises donc, ni belles ni mauvaises, cette œuvre oubliée d'Edward Ludwig ne laisse cependant regarder, surtout pour la boule de nerfs Edward G. Robinson dans un rôle de malfrat taillé sur mesure, et pour le grand échalas James Stewart, toujours aussi chic type. À noter aussi quelques prises de vues réelles de la prison d'Alcatraz, et la sympathique présence de John Carradine en prisonnier casse-bonbons.