Ci-gît Van Cleef
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Le Dernier Jour de la colère, c'est avant tout une histoire de violence. La trame scénaristique obéit parfaitement au genre du western spaghetti : tout n'est question que de vengeance. Un garçon un peu idiot et facilement impressionnable de Clifton est maltraité sans mesure pendant toute la première partie du film. Les souffrances du jeune Scott vont le pousser à suivre un rite initiatique tout aussi cruel et sanglant auprès d'un vieil homme sur le déclin mais toujours aussi effrayant (et surtout charismatique).
Soulignons tout de suite le point majeur de ce deuxième film de Tonino Valerii (celui même qui réalisera quelques années plus tard l'un des plus films les plus connus du même genre : Mon nom est Personne) : Talby, ou plutôt Lee Van Cleef. L'acteur réussit par son charisme à éblouir l'écran de toute son aura et on ne peut qu'éprouver une certaine amertume à l'issue du film lorsqu'on connaît le sort qui lui est réservé. Personne ne porte aussi bien que lui la moustache ni ne fume avec autant de prestance la pipe, assurément.
Si la musique de Riz Ortolani et son caractère outrancier se marie parfaitement à la narration, son emprunt par Quentin Tarantino dans Kill Bill n'est sûrement pas un hasard lorsque l'on voit la violence de certaines scènes très efficaces. Il faut bien l'admettre, l'amateur du genre que je suis est servi à ce niveau là : bagarres à coup de tessons de bouteilles, prisonnier attaché derrière des chevaux au galop, duels entre mythes du far west, batailles dans les rues de villes fraichement créées, incendies criminels, quand y en a plus, y en a encore !
De même, le film apparaît un (tout petit) peu plus complexe qu'il apparaît au premier abord puisque le parti est pris par le réalisateur de ne pas offrir un conflit manichéen. Les intérêts de chacun des personnages sont clairement décrits, ce qui en plus de nous les rendre tous sympathiques, nous permet de comprendre que la chute de Clifton n'est pas tant liée à l'arrivée de Talby dans la ville (et le déchaînement de violence qui s'en suit) mais surtout à la corruption généralisée qui existait déjà bien avant.
L'absence d'originalité aussi bien au niveau de la trame du récit que dans la réalisation se fait assez vite oublier au regard de la redoutable efficacité du spectacle proposé. Finalement, c'est davantage le manque de charisme du Scott Mary joué par un Giuliano Gemma tout à fait oubliable et l'absence quasi totale de personnage féminin qui font défaut à ce Dernier Jour de la colère. Ne boudons pas notre plaisir, ce western spaghetti réussit merveilleusement bien à nous transporter au milieu de ces fous de la gâchette et c'est le principal !
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Créée
le 26 déc. 2015
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