Le Dernier Maître de l'Air, c'est le parfait exemple du film qui s'est fait chier dessus à sa sortie alors que franchement, un tel défoulement n'était pas forcément mérité. Je peux comprendre que voir le prometteur M. Night Shyamalan poursuivre sa descente aux enfers en adaptant un dessin animé peut faire grincer des dents, mais quand je vois l'acharnement de la presse sur ce film, je me dis qu'il y a une certaine exagération. Certes, Le Dernier Maitre de l'Air est un film médiocre, mais il contient tout de même quelques qualités qu'on ne peut pas nier.
Peut-être que je suis trop bon public et que je me suis laissé attendrir par un univers que j'apprécie. Car oui, la série animée diffusée à l'époque sur Nickelodeon fait partie des rares œuvres télévisuelles que j'apprécie. Pourtant, au départ, j'étais assez réticent concernant cette adaptation live, car elle survenait bien trop tôt et était loin d'être nécessaire, la série animée se suffisant à elle-même. De plus, après avoir vu les premières photos de tournage et les bandes-annonces, j'avais été vachement refroidi. Mais j'ai quand même tenté l'expérience, et même si je n'en suis pas forcément ressorti avec un grand sourire aux lèvres, ça m'a diverti.
Le Dernier Maitre de l'Air n'est pas aussi mauvais qu'il en a l'air. L'image est plutôt soignée et les effets spéciaux font partie des points forts du film. Les effets et mouvements de l'eau sont très bien faits. On ne peut pas en dire autant des autres éléments naturels présents dans ce film. La tribu de la terre qui nous fait une danse tribale pour envoyer valser un caillou minuscule dans la tronche de soldats ennemis, ça m'a doucement fait marrer. Mais ça va, c'est gentillet, pas de quoi en chier une pendule comme certains critiques de la presse. Autre gros point positif, et pas le moindre: la musique de James Newton-Howard! Il nous offre une partition qui colle très bien à l'ambiance du film, et se permet même de nous gratifier d'une de ses meilleures compositions: Flow Like Water. Il se dégage une telle émotion de ce morceau, je me devais absolument de le mentionner!
Concernant l'adaptation, on peut dire que M. Night Shyamalan a réussi à respecter le dessin animé. Un peu trop peut-être, car j'ai eu souvent l'impression de revoir les mêmes scènes que dans la série animée, sauf que c'était joué par des acteurs. C'est un peu décevant, car j'aurais tellement aimé voir Shyamalan prendre des libertés sur le matériau d'origine. Adapter exactement la même chose n'a que très peu d'intérêt à mes yeux... Ici, Shyamalan donne l'impression qu'il n'est pas vraiment maitre à bord, qu'il n'ose pas trop toucher à cette œuvre. C'est peut-être pour ça que cette adaptation est probablement l'œuvre la moins personnelle de sa carrière. Toutes ses thématiques ont disparues, comme si le film avait été réalisé par quelqu'un d'autre. Difficile d'insuffler sa patte dans ce genre d'univers ciblant principalement les plus jeunes, mais il aurait pu tenter quelque chose de plus original.
Shyamalan n'est pas non plus aidé par le casting, mal dirigé. Les jeunes interprètes ne sont pas très bons. Le seul jeune de la bande qui ne s'en tire pas trop mal, c'est Dev Patel. Mais pour les autres jeunes, c'est limite catastrophique, surtout en ce qui concerne Aang, le personnage principal, interprété par Noah Ringer. Même s'il s'en sort très bien pour ce qui est des scènes de combat, on ne peut pas en dire autant de son jeu d'acteur, qui est catastrophique, il n'est pas très expressif et n'arrête pas de cligner des yeux, ce qui est irritant pour le spectateur. La médiocrité de son jeu d'acteur se ressent surtout au début du film. Il arrive heureusement à (légèrement) se rattraper vers la fin du long-métrage, mais ce n'est hélas pas suffisant. Si on n'arrive déjà pas à accrocher au personnage principal, difficile d'accrocher au film en lui-même...
Au final, le résultats au box-office et les avis négatifs auront eu raison de ce film, qui était censé être suivi de deux autres épisodes afin de former une trilogie. Ce n'est peut-être pas plus mal, mais je suis quand même curieux de savoir comment tout cela aurait évolué.