Voilà déjà 10 ans que Shyamalan nous a ébloui avec son premier film, Sixième Sens, film devenu culte, suivi de l'excellent Incassable. Malheureusement cette époque est révolue et depuis Shyamalan n'a cessé d'enchaîner les films passables (Phénomènes, Le village) voire mauvais (Signes, La jeune fille de l'eau).
Le Dernier maître de l'air va directement dans la deuxième catégorie.
Difficile de trouver quelque chose de bon là-dedans, si ce n'est l'histoire, mais il est bon de rappeler qu'elle est adaptée de la saison 1 du dessin-animé du même nom (cette saison est intitulée « Livre 1: L'eau »).
Pour ceux qui ne connaitraient pas du tout l'histoire, voici un petit résumé, le monde est divisé en quatre castes de « Maîtres », ceux de l'air, ceux de l'eau, ceux de la terre et pour finir ceux du feu.
Les maîtres du feu ont annihilé les maîtres de l'air et tiennent les autres en esclavage. Aang est le dernier des maîtres de l'air et également l'Avatar, le seul être capable de contrôler les quatres éléments, du moins en théorie puisqu'il aura interrompu son apprentissage, refusant de remplir le rôle de leader qu'il doit accomplir.
Aidé par Katara, une maître de l'eau, ainsi que son frère Sokka, il finira par accepter le rôle d'élu qui lui est destiné et motivera les différentes castes à se rebeller contre les oppresseurs.
Doté d'un budget de 150 millions de dollars on aurait pu s'attendre — au moins — à de bons effets spéciaux, mais non, vraiment étonnant de la part d'un studio comme ILM qui a pourtant une très bonne réputation (voyez ci-dessus le ridicule des décors). D'après certains le rajout du relief au dernier moment serait en partie coupable de ce massacre visuel. Il semblerait donc que la 3d-relief soit définitivement destinée à anéantir tous les films, et ça, ça commence vraiment à m'énerver...
Quoiqu'il en soit même s'il on oublie les effets spéciaux ratés, on ne peut s'empêcher de rire, involontairement, devant des scènes de combats frisant parfois le ridicule. Ce ridicule venant du fait que les maîtres doivent exécuter une petite danse à chaque fois qu'ils veulent contrôler un élément, danse ressemblant étrangement à de la tektonik mélangée avec du Chi Gong (ceci n'étant pas sans rappeler une autre adaptation foireuse: Dragon Ball). Quand à tout ce qui est Kung Fu traditionnel il y en a assez peu, et ce n'est pas plus mal car le peu que l'on peut voir est mal chorégraphié. Même la scène finale que l'on espérait épique est d'un véritable ennui... Tout comme le reste du film d'ailleurs, qui ne trouve pas son rythme et fini par se noyer dans le chloroforme, et nous avec.
Shyamalan se plante donc en beauté, les médias et cinéphiles étant d'accord là dessus (rottentomatoes.com lui a donné la note de 8% et les utilisateurs 2,8/10), de plus le film n'ayant remboursé que les 2/3 de son budget depuis son lancement il semble peu probable que les producteurs se risquent à produire une suite (alors que celle-ci est clairement annoncée à la fin, comme dans la série, avec l'apparition d'Azula).
A noter que le film a subi un boycott important de part le côté illogique de son casting, notamment des blancs dans le rôle d'Inuits et d'asiatiques, la sur-présence d'acteurs Indiens, et finalement l'absence quasi-absolue de vrais asiatiques (plus d'infos à ce sujet sur http://www.racebending.com).