A l'annonce du nouveau projet de M. Night Shyamalan, je me suis empressé de regarder la première saison de Avatar, le dernier maître de l'air. Et je dois dire que je n'avais jamais rien vu d'aussi aboutit depuis Batman et JLU de Bruce Timm.
C'est donc avec joie que j'ai pu découvrir les premiers extraits balancer à droite à gauche qui semblait apparemment respecter le dessin animé. Et c'est lors de la seule séance avant-première que j'ai pu aussi découvrir à quel point j'étais devant un navet fini.
Et pourtant ça commençait bien. Les premières minutes étaient bien foutues, notamment grâce au générique pratiquement refait. Les premiers dialogues sont respectés et surtout on est halluciné par le respect visuel incroyable de l'animé. On se demande alors comment les critiques américaines ont pu être si méchantes. C'est après que ça se gâte. Le ton est donné, pas de surf sur pingouins, on est devant un film sérieux. Et c'est probablement là où Shyamalan s'est planté. Avatar n'est pas une série sérieuse et c'est ce qui fait sa force.
Comment résumer 22 épisodes de 25 minutes en 1h30 ? En charcutant tout. Appa et Momo, les 3PO et R2D2 de la série ont le droit à deux scènes chacun. Quelques clins d'œil par ci par là à différents épisodes mais rien n'y fait. La mayonnaise ne prend pas. Les personnages sont sous développés, certains éléments arrivent comme un cheveu dans la soupe et certains passages recèlent d'incohérences. Le plus flagrant reste celui de passage des emprisonnés ou Aang arrive on ne sait comment dans une prison des maîtres de la Terre. Un discours de 2 minutes et ceux-ci se rebellent contre la terrible nation de feu. S'enchaîne alors une multitude de libération de village, toujours précédé d'un message sans âme.
Alors que les personnages principaux sont sous développés (oui ok, Zukko recherche l'Avatar. Et sinon c'est pour quoi faire ? ), certains personnages secondaires, à la base important (maître pakku par exemple, voyez, vous ne savez même pas de qui je parle) se voient réduit à deux apparitions. L'esprit bleu, qui capture Aang et dont la révélation est censée être grandiose, nous amène à une situation dont les enjeux sont inexistants. Quant aux autres ? Et bien ils sont simplement supprimés. Exit l'avatar Roku et surtout, exit les guerrières Kyoshi, chose encore plus étonnante puisqu'on sait que des affiches promo ont été faites avec elles.
Quand on a atteint ce niveau de nullité, renforcé par des acteurs tous aussi mauvais les uns que les autres, on n'en attend plus rien et on fini par en avoir un peu rien à faire de l'histoire ni des enjeux. Surtout quand on voit les modifications apportées. Aang sait visiblement maîtriser son état d'Avatar, ce qui faisait office de fil rouge dans la saison 2. Pas de romance entre Katara et Aang, et la fin est changée pour quelque chose de visiblement tout public.
Tout est sous développé, et il n'y a presque rien à sauver.
Presque ? En effet, quelques points positifs tout de même. Shyamalan s'en sort honorablement dans sa réalisation, rappelant parfois du sous Peter Jackson. Mais surtout, le plus bluffant (et heureusement), c'est le soin incroyable apporté au visuel de la chose. On voit alors devant nos yeux les personnages qu'on a pu découvrir en dessin animé. Les décors sont sublimes et les scènes de bending sont simplement incroyables. Mais c'est bien pauvre quand on voit le support original.