On avait le droit d’aller voir "Le Dernier rempart" sur la simple foi du nom du réalisateur : Kim Jee-Woon, le metteur en scène virtuose de films aussi barrés que "Le Bon, la Brute et le Cinglé" ou le sous-estimé "A Bittersweet Life".
Autant le dire tout de suite, "Le Dernier rempart" n’est pas du niveau de ses films coréens, mais ça reste néanmoins un film très utile. Utile parce qu’à l’heure où le droit de port d’arme est remis en question aux Etats-Unis par le président Omaba après chaque malheureuse tuerie au pays de l’Oncle Sam, "Le Dernier rempart", porté à bouts de fusil à pompe (un dans chaque main comme à la grande époque !) par un Schwarzy vieillissant mais toujours vaillant, vient remettre les pendules à l’heure et affirmer haut et fort que qu’il n’est pas encore né celui qui empêchera le bon citoyen américain de défendre sa peau contre l’envahisseur. L’envahisseur ici est un méchant mexicain, c’est le boss d’un cartel de la drogue prêt à tout pour regagner son pays après une évasion de haute voltige. Mais voilà, avant de passer la frontière, le mexicain doit traverser une petite bourgade bien tranquille dont le shérif se nomme Ray Owens (Arnold Schwarzenegger).
Dans un scenario sans surprise, entre action-movie et western moderne, Kim Jee-Woon se met tarif syndical, ne faisant jamais acte de virtuosité et se contentant de nous servir une mise en scène paresseuse et bien fadasse eu égard à ses états de service et malgré quelques clin d’œil sympathiques à ses précédents films.
Film beauf, réac et pépèreà la fois, "Le Dernier rempart" se laisse regarder comme une veille série B des années 80, chopé par hasard sur RTL9.