Après J’ai rencontré le diable, l’auteur d'A Bittersweet Life s’est lancé dans un nouveau projet : le film d’action Le dernier rempart, son premier long-métrage américain. Gage de l’importance acquise par Kim Jee-Woon, Schwarzenegger repasse derrière la caméra pour l’occasion et interprète le rôle principal pour la première fois depuis Terminator 3 (2003). The Last Stand marque ainsi sa reprise après un double-mandat à la tête de la Californie.
Le spectacle est vain comme on pouvait s’y attendre, son intensité modérée en revanche est déroutante. The Last Stand est indigne de son auteur et l’aligne sur toutes les conventions des action-movie US expédiés à l’aveuglette (ce que lui n'est pas – les turbulences sont toujours lisibles), avec cette espèce d’énergie neutre soutenue par le cahier des charges. Kim Jee-Woon, metteur en scène maniant le froid et l’uppercut de manière exemplaire, se fourvoie, quoique par contraste la légèreté du produit valorise sa direction. Si la dose de comédie induite renvoie à son Le Bon, la Brute et le Cinglé, Le dernier rempart est surtout sujet à un esprit trash familial à la Die Hard 3 ou 5. On abouti à une espèce de second degré inaccompli et sans vie, servi par des corps ou interprètes de qualité.
Le risque pour cet auteur éclectique était de se galvauder en se réduisant à l’état d’exécutant de commande efficace. Ce risque s’est concrétisé, Le dernier rempart est un produit banal et impersonnel, juste un divertissement opérationnel et secondaire – techniquement impeccable voire relativement beau. Le début est même inquiétant (le scénario a encore trop d'importance), puis il y a aura quelques scènes d’actions féroces et stylées pour rassurer. Le dernier rempart a néanmoins le mérite d’amener les arguments de Fast & Furious aux abords du western. On éprouve une vague et surtout très laconique satisfaction, comme à zapper sur un film d’exploitation corsé et sans âme.
https://zogarok.wordpress.com/2017/09/01/le-dernier-rempart/