Tout ou rien...
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le 6 sept. 2013
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L'histoire est organisée comme un film, mais les images, très nettes, sont celles d'un documentaire. On s'y fait cependant assez vite. C'est l'histoire d'un père, vieux gaucho, et de son jeune fils. Le père décide de montrer la mer à son enfant, avec un but secret.
L'action est ponctuée d'une ballade à la guitare, entre le Buena Vista Social Club et la ballade de Billy the Kid. La voix off, avec une emphase naïve, vise juste. Il y a de nombreux passages de rodeo et de dressage de chevaux, ainsi que des saynettes sur la vie quotidienne des gauchos.
On trouve plusieurs fois l'effet de personnages apparaissant et disparaissant comme des fantômes dans les beaux paysages immuables de Patagonie. Attention aux âmes sensibles, les plans de dressage sont assez brutaux (coups de pied dans le museau du cheval à terre, etc...). Mais il y a aussi ce plan très marquant, montrant l'aboutissement : on voit le cheval, épuisé et étonné, qui cherche un contact avec son dresseur immobile, acceptant d'être dompté.
Le film est assez déroutant, car il a une naïveté et une simplicité digne d'une carte postale. Mais parfois, sous la peau, il montre les cartilages, et la dureté/beauté de cette vie patagonienne. Pauvre, dépouillée, violente. Où il faut abattre une bête et la dépecer, en dompter une autre, ou prendre des décisions graves. Où le petit comprend à demi-mot la dureté du monde dans lequel il vit. On retrouve aussi la grande tendresse de ces pères sud-américains vis-à-vis de leurs petits, une douceur masculine dont nous, Européens, devrions nous inspirer.
Il y a très peu d'interprètes, c'est sans doute à la fois une histoire de budget et d'un coup de foudre entre le réalisateur et l'homme exceptionnel qu'est Andres Retamal, éleveur de chevaux qui joue ici son propre rôle.
Le dernier rodéo est un film à première vue naïf et fauché, mais en réalité assez roublard et rude. Il rend hommage, à sa manière, à la vie en Patagonie.
Synopsis. Un homme de 41 ans, qui a vécu, participe au show de rodéo. Images impressionnantes. Il s'appelle Andres Retamal. Il a un fils de 7-8 ans, qui monte déjà à cheval, malgré sa petite taille.
Images de gauchos jouant au truco (le poker local ?), dépeçant une vache abattue. Avec le petit, Retamal va à la chasse aux autruches et aux tatous. Arrêt pour ouvrir une barrière à vaches. En chemin, un petit festival d'équitation. Andres y fait une démonstration de rodéo. Il repart avec un alezan très sauvage, qu'il dresse à la dure.
La voiture perd de l'huile, mais la prochaine station service ouverte est à 250 km. Ils continuent. Enfin l'objectif se profile : la fête du cheval de Gobernador Costa. Deux jours de rodéo. Retamal est qualifié à la finale, mais il sent son âge. Assiste à la fête locale. Andrés gagne le premier prix, peut enfin acheter des espadrilles et une chemise neuves au petit. Ils font route vers la mer.
Le gamin a mal aux dents. Andres perd un rodéo dès la première seconde. Il montre enfin la mer au petit. Va à la gare routière, où il abandonne le petit.
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Créée
le 19 janv. 2019
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