De la diffusion du baseball ...
Ah, les Samouraïs. Ah, le Japon. Ah …. Hollywood et l’Histoire O_o
Ce regard de Cruise sur l'Empire du Soleil levant est intéressant à bien des égards. Il confirme tout d’abord l’habitude courante de l’industrie hollywoodienne de s’en contre foutre des faits historiques. Ce cinoche industriel est là pour faire du spectacle, pour raconter ses histoires, pas pour analyser ou rapporter des faits historiques. Ainsi Cruise campe-t-il un héros américain en lieu et place de plusieurs officiers français dont Jules Brunet, ainsi multiplie-t-on les erreurs factuelles, à commencer par le traitement même de la révolte de Satsuma en 1877. Et bien, un peu comme avec Gladiator, j’ai envie de dire qu’on s’en fout. Et oui, lorsque Hollywood balance des dates, balance des vérités historiques, il faut avoir la curiosité intellectuelle de vérifier et, très vite, le récit historique est à comprendre comme « librement inspiré ».
Ceci posé, nous pouvons profiter d’un film très agréable. Esthétiquement beau, il nous fait partager un Japon presque légendaire, empreint de Bushido et de valeurs qui sont assez éloignées des approches modernes occidentales. Le film évoque justement Custer, les massacres des Indiens, la volonté des USA d’imposer leur commerce, les tensions entre un Empereur désireux de moderniser son pays et le hiératisme de la caste shogunale. Passé et présent, vieilleries et modernités s’affrontent alors dans un film assez spectaculaire, féroce et touchant, porté un Cruise qu’il est heureux de voir sans moto même s’il ne peut s’empêcher de diffuser le baseball … Koyuki Katō est très jolie et juste, Hiroyuki Sanada dégage un vrai charisme et, surtout, Ken Watanabe éclabousse le film de toute sa classe.
Imparfait, ce divertissement propose de vraies questions, montrent un Cruise qui se fend de véritable mouvements d’arts martiaux, propose une reconstitution intéressante des armes, costumes et autres armures. Une vision toute occidentale, certes, du Japon, mais plus un hommage qu’un regard condescendant. Alors oui, malgré ses défauts, ses facilités, une certaine naïveté (apprentissage éclair du japonais, par exemple) j’ai apprécié ce film comme un simple voyage.
Plaisir coupable ? Même pas. Juste envie d’aller ailleurs, à l'aventure.