La longueur du film implique que les idées fusent et s'emmêlent, difficile d'y faire le tri, et donc de se faire un avis. Allons-y à reculons : dans un scénario écrit par l'américain pur et dur qu'est John Logan (Blood Diamond, Légendes d'Automne), évidemment, le héros survit. Et ce héros n'est autre qu'un soldat quelque peu cliché, torturé et hanté par son passé qui trouve le chemin de la rédemption auprès d'une femme (entre autre). Le travail autour de la recréation de l'atmosphère du Japon traditionnel et des valeurs qu'il implique était aussi prometteur, s'il n'avait pas tant été américanisé : où est la poésie de la noblesse, du respect, de la force, de la pureté ? Sûrement simplement concentrée dans les personnages des japonais et surtout de leurs enfants, mais nulle part ailleurs dans le scénario. L'incarnation de la force de persévérance est elle aussi décevante: le personnage de Tom Cruise est réellement déterminé, mais impossible de lui décoller cette étiquette de cliché ambulant. Certaines scènes s'avèrent pourtant assez puissantes (uniquement grâce à la présence des samouraï, autrement, Tommy à lui tout seul ne délivre pas grand chose). On notera celle où le chef samouraï et le pauvre américain combattent dos à dos (à grands renforts de ralentis, de cheveux et d'épées dans le vent, de rayons lumière qui transpercent le brouillard et de musique symphonique signée Hans Zimmer: un cocktail qui fonctionne); ou encore celle où le chef de l'armée adverse pleure de culpabilité et salue l'honneur du samouraï défunt (encore une fois, Cruisy s'efface du tableau). On sent que chacun des membres de l'équipe du film y a mis tout son coeur, mais malheureusement, le manque de performance récurrent en fait une réussite en demi-teinte.