Un film qui prend l'eau (ba dum tsss)

Hollywood ou le syndrome de la suite raté, ça ne date pas d’aujourd’hui. Le Dernier Secret du Poséidon vient définitivement couler le paquebot duquel avait survécu une poignée de survivants. Pas de Ronald Neame à la réalisation (surement avait-il flairer le mauvais coup), c’est le producteur Irwin Allen qui assume la double casquette. Et on peut dire qu'être derrière la caméra, c’est pas trop son truc.

L'histoire repend juste après l'évacuation des survivants du premier film. Un groupe de pêcheurs tombe sur la partie émergé de la coque du bateau et se dit qu'il doit y avoir quelques richesses à récupérer. Au même moment, un yacht débarque avec un groupe de types se disant secouristes, ce qu'on ne croit pas une seule seconde. Tout ce beau monde se serre les coudes pour la visite du navire, avant que cela ne tourne au grand n'importe quoi.

Le casting est pas trop mal. On retiendra coté pêcheur l'excellent Michael Caine en leader et Sally Field en jeune emmerdeuse dont les répliques peine de sarcasmes sont savoureuses. Coté faux secouristes, Telly "Kojak" Savalas se démarque sans problème de ses sbires avec son costume d'un blanc éclatant. Coté survivants surprise dont on ne sait pas trop comment ils n'ont pas encore bu la tasse, Peter Boyle en papa poule un peu con, le sympathique Jack Warden en aveugle et le tout jeune Mark "Gibbs" Harmon pas encore militaire mais déjà rompu à la maitrise des armes de guerre.

Tout ce beau monde fait de son mieux pour rendre crédible les situations qui ne le sont malheureusement pas. Déjà, on retrouve les stéréotypes dans lesquels le scénariste les a enfermés (le râleur, les boulets, les héroïques, etc...). On a aussi droit aux même passages plein de tensions, genre traversée d'obstacles au-dessus du vide, le ridicule pointant son nez à la séquence sous la flotte, où tout le monde se dégote des bouteilles de plongée, des masques et même des palmes. Une vraie caverne d'Ali Baba ce paquebot. Et l'histoire qui part dans un délire inattendu (trafic d'armes) fait tourner cette suite à budget inférieur en série B qui fait sourire. Résultat, fusillades, morts stupides de quelques protagonistes et viol en direct de tout ce qui à contribué au succès du premier opus.

Le pire, c’est qu'une multitude de soucis liée à la réalisation vienne enfoncer le clou du cercueil. Les faux raccords, le plus impressionnant étant cette barque apparaissant miraculeusement attaché au bateau des pêcheurs, alors qu'on ne voit clairement rien pendant le premier quart d'heure, mais aussi l'unité de temps qui est foutu à la poubelle, alias la montée de la flotte montrée le temps d'un plan de quelques secondes puis complètement ignorée jusqu'aux crédits de fin. Puisqu'on est plus à une incohérence près, nos protagonistes vont fréquemment descendre de plusieurs mètres sans rencontrer d'eau.

Le naufrage est total, et l'ensemble se termine dans une séquence d'action au niveau du reste du métrage, improbable et hasardeux. Le pauvre paquebot aurait mieux fait de couler à pic avant l'arrivée de qui que ce soit, on aurait échappé au pire.