A voir d’urgence
Dans la file d’attente devant le ciné, je constate déjà que les spectateurs qui sortent de la séance précédente ont l’air sonnés. Ce film est une claque, un coup de poing. Il adopte le point de vue...
Par
le 30 avr. 2024
2 j'aime
« Le déserteur » part d’une idée intrigante : celle de mettre à l’écran la fuite d'un soldat de l'armée israélienne et son retour dans une société teintée d’hédonisme et de soleil, à Tel-Aviv, la capitale économique du pays le temps d’une journée. Cette approche confère initialement au film, avec ses alternances d'accélérations et de ralentissements, de fuite et de désirs, des airs de cauchemar comme on en a tous fait, où on finit par être rattrapé par nos peurs systématiquement. L’idée est d’autant plus intéressante qu’elle serait venue, d’après les dires du réalisateur, de sa propre expérience de soldat et de sa tentative de désertion un soir au cours de son service militaire.
Or cette vue sur la société israélienne, cantonnée à l’expérience d’un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence, aurait pu se relever beaucoup plus intelligente par des partis pris que le réalisateur n’a pas su oser. Beaucoup d’idée du film aurait mérité d’être avantage explorer. Je pense notamment à la superbe séquence sur la plage où le protagoniste rencontre un couple de bourgeois français, fascinés par le soldat qu'ils perçoivent comme le garant d’un ordre occidentaliste dont ils sont bénéficiaires matériellement et symboliquement.
Force est de constater que le jeune réalisateur ne savait surement pas vraiment où aller dans ce film, ce qui s’est ainsi matérialisé par un manque de profondeur esthétique, et de choix vraiment radicaux.
Malgré des efforts louables, cette œuvre peine donc à saisir pleinement la dimension actuellement en jeu dans une société israélienne dans un état déjà très avancé de fascisation des masses, sous l’égide de ses chaines d’l’information 24h/24h. Sans doute en raison d'une focalisation excessive sur la subjectivité du réalisateur et sa vision désincarnée d’un amour de jeunesse, ainsi que ses propres aspirations juvéniles par le biais des souvenirs qu’il a de cette époque.
Il convient cependant de noter que le film n'a pas été diffusé en Israël, ce qui soulève des questions sur la réception potentielle de son contenu dans l’état actuel des choses.
En somme, bien que le film offre des moments saisissants dans sa forme et des pistes de réflexions pertinentes sur le fond, il laisse une impression mitigée en raison de son exploration incomplète des enjeux sociaux et politiques qu'il cherche à aborder.
Note : 5,5/10.
Créée
le 28 avr. 2024
Critique lue 554 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Le Déserteur
Dans la file d’attente devant le ciné, je constate déjà que les spectateurs qui sortent de la séance précédente ont l’air sonnés. Ce film est une claque, un coup de poing. Il adopte le point de vue...
Par
le 30 avr. 2024
2 j'aime
http://www.surlarouteducinema.com/archive/2024/04/30/le-deserteur-6496405.htmlShlomi n'a que dix-huit ans mais il est soldat là où l'enfer s'est arrêté sur la terre : la bande de Gaza.Evidemment le...
le 30 avr. 2024
2 j'aime
« Le déserteur » part d’une idée intrigante : celle de mettre à l’écran la fuite d'un soldat de l'armée israélienne et son retour dans une société teintée d’hédonisme et de soleil, à Tel-Aviv, la...
Par
le 28 avr. 2024
2 j'aime
Du même critique
Lesram était depuis longtemps promis à devenir le meilleur rappeur de sa génération grâce à une écriture et une technique monumentale. Seulement voilà: il aura quand même fallut attendre pas mal...
Par
le 30 janv. 2024
3 j'aime
« Le déserteur » part d’une idée intrigante : celle de mettre à l’écran la fuite d'un soldat de l'armée israélienne et son retour dans une société teintée d’hédonisme et de soleil, à Tel-Aviv, la...
Par
le 28 avr. 2024
2 j'aime
Pour le nouveau film de Wim Wenders, à la sortie de la salle tout le monde donnera sa petite analyse sur un détail particulier qu’il a adoré dans le film, et mettra globalement en avant la qualité...
Par
le 14 déc. 2023
1 j'aime
2