L’appel de l’adoré.
Portrait de femme comme on en trouve tant dans le cinéma nippon, Le destin de Madame Yuki dépeint le quotidien sordide d’une épouse, aussi délicate que son mari est vulgaire, aux appétits insatiables...
le 31 août 2017
7 j'aime
5
Le Destin de madame Yuki est un film assez mineur dans la filmographie de Mizoguchi, arrivant juste avant Miss Oyu puis ses chefs d'œuvre les plus connus, comme si la grâce ne l'avait pas encore touché. De Mizoguchi, on reconnaît facilement l'attrait pour les plans magnifiques, ici du lac et de la ville la nuit, ainsi que le sujet principal : la force des femmes. Yuki (Michiyo Kogure, qu'on retrouvera dans Le goût du riz au thé vert d'Ozu et La Rue de la honte, dernier film de Mizoguchi) est une femme tiraillée entre le désir qu'elle a pour son mari et sa volonté de lui échapper d'un côté, la répugnance et la nécessité de le quitter de l'autre. Tout le film joue sur cette définition de force et sur le contraste, présentant au départ Yuki comme une faible femme, alors que son amant platonique semble sûr de lui et s'énerve de la faiblesse de caractère de sa dulcinée, et que son mari est aussi rustre et brutal que fort et rassurant. Peu à peu, on découvre toute la profondeur de son caractère, son ambivalence, ses luttes internes qui la mèneront à un destin tragique, bref, toute sa résistance. Les deux hommes, eux, finissent par tomber l'un dans l'alcool et l'autre dans la ruine, révélant leur véritable nature : ils ne sont rien sans elle.
On a donc un film un peu caricatural, même si le sujet est hyper moderne vu l'époque et le pays, mais surtout très lent et à certains moments ennuyeux. Non, vraiment, la grâce n'avait pas encore touché Mizoguchi en 1950...
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Créée
le 8 oct. 2024
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2 j'aime
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