John.P.Merrick, un riche homme d'affaire n'apprécie pas du tout de voir son effigie pendue en face d'un de ses magasins par des employés mécontents qui commencent à s'organiser en syndicat. Mécontent des services (et du prix exorbitant selon lui) du detective qu'il a engagé pour découvrir qui est à la tête du mouvement, Merrick décide de se charger lui-même du travail et se fait passer pour un employé nouvellement engagé afin de démasquer les agitateurs en ayant la ferme intention de les virer une fois identifiés.
Sur base de ce principe, Sam Wood, qu'on connait principalement pour son travail avec les Marx Brothers sur Une nuit à l'opéra et Un jour aux courses ainsi que pour Au revoir Mr. Chips! trousse une bonne petite comédie sur fond de lutte sociale et de lutte des classes. Comédie oblige, tous cela reste une satire sociale gentillette: ne vous attendez pas non plus à une remise en question fondamentale du capitalisme ici. Dans le film de Wood, le patron reste fondamentalement humain au fond derrière ses airs bourrus. Le film s'amuse des situations cocasses de cet homme confronté au monde du travail et de ses réactions face aussi bien à ses supérieurs directs constamment sur son dos, qu'à la solidarité et l'aide des autres employés à son égard.
Le film parle d'empathie, de communauté et met en avant des valeurs humaines face au pouvoir de l'argent,etc. Rien de bien original, mais le film reste très agréable à regarder grâce à d'excellents dialogues, et des personnages truculents interprétés brillament par Jean Arthur en chef de file de la révolte des employés, Robert Cummings en personnage à la grande gueule et au grand coeur et surtout un Charles Coburn parfait dans son rôle de patron mesquin sous couverture qui va petit à petit changer au contact de ses employés. Tout le casting est à l'avenant
The Devil and Miss Jones est donc une comédie agréable qui fera bien entendu penser dans l'esprit aux comédies de Capra (même si un niveau en dessous tout de même) et qui ne manque ni d'humour, ni d'esprit, ni de coeur, même si on aurait aimé qu'elle soit un rien plus mordante.