Meryl Streep est incroyable, Anne Hathaway également.
Le duo, car c’est véritablement un duo, nous propulse dans un monde puissant, sans équivalent. Le regard porté est étonnant mais révélateur d’une certaine distance avec les personnages et l’environnement dans lequel elles évoluent.
Ce qui fascine dans ce film, c’est la façon dont la rigueur est traitée. Quand Meryl Streep joue, quand elle se meut ainsi que quand elle parle, cela ne laisse aucun doute quant à l’analogie avec une mâchoire qui se referme sur toi et ne te lâche plus. Malgré tout, son humanité est bien présente, ses regards trahissant parfois ses ressentis. Des ressentis à l’égard d’une future égale ? Ne serait-ce pas alors un rite initiatique ? La jeune Andrea doit donc passer entre les griffes de la boss expérimentée avant de pouvoir elle-même s’assumer en tant que leader de sa vie.
C’est pourquoi le dialogue dans la chambre d’hôtel est révélateur de cette force qu’elles ont l’une sur l’autre. En effet, le personnage d’Andrea ne dit rien et cela crée donc une équité dans les rapports car, bien que donneuse d’ordre, Miranda est ici affaiblie et les rapports, d’une certaine façon, s’inversent.
Et puis, la fiction, la/les romances autour de la relation Miranda/Andrea nous dépayse, nous fait du bien. Nous sommes Français, New-York, on connaît sans connaître et puis il y a Paris. Et là, chauvin que nous sommes, lorsque l’on aperçoit dans un film notre belle capitale, on apprécie encore plus. Notre belle capitale tellement appréciée à l’étranger pour ses lumières, ses vices et ici, la Fashion Week.
Ce film, c’est donc un duo, un duo destructeur, révélateur et étonnant.
Ce film, c’est aussi une histoire en retrait, utilisée simplement pour envelopper le développement de ce duo.