Pilleurs de cimetière, trafiquants de cadavres, échanges commerciaux sans foi ni loi. Francis ressuscite une face obscure de la médecine.
On les appelait résurrectionnistes ou body snatchers (voleurs de corps). Dans le Royaume-Uni du XVIIIe et du début du XIXe siècles, leur profession consistait à dérober des cadavres fraîchement enterrés dans les cimetières, la plupart du temps de nuit et parfois avec la complicité des gardiens, puis à les revendre à des médecins anatomistes qui en avaient besoin pour leurs recherches. Freddie Francis reprend le thème à la suite des films « Le récupérateur de cadavres » de Wise et L'Impasse aux violences de John Gilling. L’histoire est assez proche dans ses rebondissements (même si les noms sont changés) mais cela sans atteindre la qualité de mise en scène du film de Gilling.Ici encore, la passion scientifique du docteur franchit les interdits.Le film s’attarde trop sur les deux scélérats et leurs crimes un peu répétitifs, des criminels sans foi ni loi. Chez l’un deux, l’appât du gain comptant moins que le plaisir de tuer. Quant au Docteur, plein de passion et de ferveur pour ses recherches, malgré sa froideur scientifique, il n’est pas dépourvu d’une part d’humanité.
La profession de "body snatchers" fit scandale lorsqu'en 1828, les Irlandais Burke et Hare tuèrent 17 personnes pour approvisionner un professeur d’Édimbourg. Le docteur Knox les payaient entre 8 et 14£ (9 et 16 euros environ). Les autorités sont finalement alertées par les étudiants de l'école de médecine après l'assassinat d'une certaine Mme Docherty. Ils ont, en effet, reconnu l'une des résidentes du quartier gisant sur leur table de dissection. Burke, qui connaissait la victime, est seul convaincu de meurtre. Par ailleurs, son complice, William Hare a témoigné contre lui. Il est pendu le 28 janvier 1829 et son corps sera donné à une école d'anatomie puis exposé à l'Université de Médecine.