Juste après L’aventure du Poséidon, Ronald Neame se lance dans un genre tout aussi typique des années 70 : Le récit d’espionnage et de chasse aux nazis, un an avant le Marathon man, de John Schlesinger. Dans l’un Dustin Hoffman, dans l’autre Jon Voight : Les deux compères révélés par Macadam cowboy. Voight incarne ici Peter Miller, journaliste en quête de l’affaire du siècle. Le 22 novembre 1963, tandis que de l’autre côté de l’Atlantique le président Kennedy est assassiné, Miller suit une ambulance qui le mène au pied d’un immeuble dans lequel un ancien survivant des camps de concentration vient de mettre fin à ses jours. Il récupère le journal de bord du vieil homme, dans lequel celui-ci raconte les atrocités vécues ainsi que les exactions gratuites du boucher SS Eduard Roschmann. Il semble que ce dernier soit toujours en vie, caché sous une nouvelle identité crée par une organisation secrète « Odessa » permettant aux anciens nazis de se relever. A mesure qu’il enquête sur le réseau, Miller est de plus en plus menacé, échappant ici à un attentat dans le métro commandité par l’organisation qui l’a repéré, puis enlevé par un commando du Mossad qui va le prendre sous son aile et le persuader d’infiltrer Odessa afin de la neutraliser. Malgré quelques invraisemblances et un rythme un peu brinquebalant, c’est un super film, bien documenté, rondement mené, qui aurait toutefois mérité au choix : Une fin moins grandiloquente (une sorte de rebondissement qui sort un peu du chapeau) ou un partage d’emblée des motivations entières du personnage principal afin d’accepter cette grandiloquence. Certes ça rend plus crédible cette investigation folle mais ça donne un personnage complètement différent de celui que l’on suivait et auquel on s’attachait, c’est dommage. Chouette film, néanmoins.