Fin des années 80, Robert Downey Jr. n'est pas tout à fait encore la star des écrans. Il est bien apparu en tant que second rôle dans des comédies mais c'est bel et bien en 1987 avec Neige à Beverly Hills qu'il va décoller et avec ce Dragueur qu'il va obtenir son premier premier rôle aux côtés de la star de l'époque Molly Ringwald. Écrite et réalisée par James Toback, pote de Warren Beatty, cette comédie romantique typique des eighties était à l'origine prévue pour être interprétée par Beatty mais qui préférera seulement produire le film (Beatty ne peut pas draguer les femmes, ce sont les femmes qui draguent Beatty).
Nous y suivons donc un dragueur invétéré, collectionneur de numéros qui ne s'envoie pas forcément en l'air et qui va rencontrer la seule fille capable de lui résister. Il va ainsi faire des pieds et des mains pour la conquérir, non sans la tirer d'un mauvais pas autour de gangsters mal famés. Une histoire qui ne vole pas haut donc, à peine sauvée par son casting comprenant notamment Dennis Hopper en papa alcoolo, Harvey Keitel en homme de main virulent et Danny Aiello en ami fidèle. Le réel souci du film réside principalement dans son écriture, les situations étant poussives dans le fond et pas très exaltantes dans la forme, Toback n'étant pas vraiment propice à mettre en scène des comédies.
Dialogues peu inspirés, acteurs mal dirigés (heureusement que Robert Downey Jr. adore improviser parce que Molly Ringwald s'emmerde comme un rat mort), scénario faisant quasiment du surplace, séquences principalement sans chutes comme cette improbable agression de rue finissant par une impro de "Blue Suede Shoes"... Le Dragueur a constamment le cul entre deux chaises, il n'est jamais drôle ni vraiment romantique et n'a franchement pas grand chose de palpitant. Difficile donc de s'accrocher pendant ces 1h15 de bobine et ce en dépit du dynamisme cocaïné du futur ex-Iron Man.