Le Facteur Sonne Toujours Deux Fois est un bon film. Ce drame et film noir bien que loin d’être grandiose reste tout de même prenant pour tous les bons ingrédients dissimulés au sein de cette œuvre qui aura marqué son temps. Au fin fond du Midwest, la passion maléfique entre un vagabond violent et une femme mariée. Présenté en sélection officielle hors compétition au 34ème Festival De Cannes en 1981.
Le réalisateur américain n’est pas le premier à porter à l’écran le roman éponyme de James M. Cain d’ailleurs souvent cité comme étant l’un des meilleurs romans noirs de son temps. Il s’agit là de la quatrième et à ce jour dernière adaptation puisque trois autres œuvres ont vu le jour avant au cinéma dont le film « Le Dernier Tournant » de Pierre Chenal avec Michel Simon en 1939, « Les Amants Diaboliques » de Luchino Visconti en 1943 et « Le Facteur Sonne Toujours Deux Fois » ce coup-ci version 1946 de Tay Garnett avec Lana Turner et Cameron Grant qui se veut d’ailleurs plus proche du roman. Je n’ai vu aucune de ces autres œuvres mais elles me font toutes autant envie.
Cette version-là reste sans doute la plus connue et le cinéaste a décidé de s'affranchir d'une partie de l'histoire pour se concentrer sur la tension érotique permanente qui anime le couple incarné par Jack Nicholson et Jessica Lange, époustouflants, dont les scènes de sexe marquèrent leur époque. Excités par la violence et le sang, étonnamment capables d'une tendresse presque enfantine, ils happent le téléspectateur jusqu'à l'ultime scène, parfaitement amenée.
La bande son se fait plutôt discrète et correcte mais n’est pas un élément majeur à citer ici.
Le réalisateur Bob Rafelson signe son 5ème long métrage avec réussite pour ma part, une réalisation qui sans être extraordinaire fonctionne très bien. Mais ce qui fait la richesse de ce film c’est son casting fabuleux avec un Jack Nicholson bouleversant avec une grande performance une fois encore et une Jessica Lange excellente en femme fatale. Mais ce serait dommage d’oublier les autres tous bons avec John Colicos, Michael Lerner, John P. Ryan, Anjelica Huston ou encore un court passage au début de Christopher Lloyd.
Pas besoin de me sonner deux fois pour comprendre que ce facteur dont le titre, malheureusement, n’est d’ailleurs pas expliqué à la fin du film mais plutôt dans la version précédente de 1946, nous fait part d’une lettre ouverte pour cette œuvre à voir.
Ma note : 7.5/10 !