Le faiseur d'épouvantes s'inscrit dans toute cette vague de film de possession des années 70 qui vont de L'exorciste à La malédiction en passant par Rosemary's baby. Adaptation du premier volet d'une trilogie de Graham Masterton , le film est réalisé par William Girdler jusque là plus habitué aux budgets étriqués et à la série B (Asylum of Satan - The Zebra Killer - The Body Shop ) et qui trouve dans ce qui restera son dernier film un budget bien plus confortable. Un peu oublié et souvent méconnu Le Faiseur d'épouvantes reste un bon petit film fantastique, certes bien loin des références du genre, mais toujours aussi agréable à regarder y compris pour ses aspects les plus Bis.
Le film raconte l'histoire de la malheureuse Karen Tandy qui découvre une excroissance inquiétante au niveau de sa nuque . Incrédule les médecins découvrent que la prétendue tumeur pourrait être un fœtus abritant l'esprit d'un ancien manitou indien. Toutes opérations se révélant inutiles, un ami de la jeune femme entreprend alors de la sauver en faisant appel à un sorcier indien pour contrer le maléfice.
Bien avant les pavillons de banlieue construits sur d'ancien cimetières indiens, Le Faiseur d'épouvantes est un film qui inscrit son récit dans la culture amérindienne et l'antagonisme entre l'homme blanc et les peuples indigènes. Un background vraiment intéressant d'autant plus que les motivation de ce sorcier se réincarnant douloureusement dans le corps de ses victimes est de faire payer par la destruction le sort peu enviable réservé à son peuple. Un combat spirituel doublé d'un petit côté engagé pas désagréable... Le film de William Girdler mélange avec bonheur ce sous texte engagé avec un récit fantastique premier degré et une légère dose d'humour pince sans rire du plus bel effet . Il faut également saluer l'excellent casting du film avec Tony Curtis, Burgess Meredith, Susan Strasberg en victime innocente et Michael Ansara en sorcier indien tentant de contenir le mal. A noter pour l'anecdote que le méchant manitou du film est interprété par l'acteur nain Felix Silla qui interprétera au fil de sa carrière divers créatures comme un bébé gorille dans La planète des Singes, un Ewok dans Le retour du Jedï, un pingouin dans Batman Returns ou une créature de Chromosome 3 (Respect !!!) Quand au final aux effets spéciaux datés qui bascule dans le gros bis à base de combat chamanique façon guerre des étoiles et rayon laser il ne pourra que réjouir au plus haut point les amateurs de cinéma de genre mal foutu.
Petite anecdote très personnel pour terminer, Le Faiseur d'épouvantes reste un souvenir marquant de ma tendre et innocente jeunesse, celui d'une baffe mémorable puisque je m'en souviens encore. Peu après avoir vu le film en VHS , j'avais cru bon et drôle de dire à une amie de ma mère qui se plaignait d'une petite boule au niveau de la nuque que c'était peut être une tumeur , ce qui me valu une bonne baffe de camionneur de la part de ma mère à m'en dévisser la tête. Il n'est pas toujours bon d'étaler sans filet de protection ses références cinématographiques.