The stuff that dreams are made of

Le récit de Dashiell Hammett, paru dans le pulp magazine "Black Mask", avait été adapté deux fois sans grand succès par Warner Bros qui détenait les droits. Une première version réalisée par Roy Del Ruth et l'autre par William Dieterle. Produit par Hal Wallis et Henry Blanke, John Huston, déjà scénariste réputé, trouva l'opportunité de passer à la réalisation avec ce film noir à petit budget. Devant le refus de George Raft, Huston confie le rôle de Sam Spade à son ami Humphrey Bogart qui vit sa carrière décoller avec ce film. Point de départ de l'intrigue : le détective Sam Spade et son associé Archer sont contactés par une mystérieuse femme pour filer un homme censé avoir fui avec sa sœur. "Le faucon maltais" définit le film noir naissant : une photographie signée Arthur Edeson influencée par l’expressionnisme allemand, ambiguïté des personnages, angles de caméra étudiés (contre-plongées, travail sur la lumière et les ambiances). Et des personnages devenus archétypaux : Humphrey Bogart en privé impassible et cynique, Mary Astor en femme fatale menteuse et manipulatrice, Peter Lorre en truand maniéré au phrasé doucereux, Sydney Greenstreet en bandit fourbe et onctueux. Grâce à la grande maitrise de sa mise en scène, John Huston accouche, pour son premier opus, d'un film majeur qui participera à lancer le film noir et propulsera aussi sa carrière de réalisateur.