Une femme assiste au procès d'un homme poursuivi pour des meurtres de jeunes filles. Dès le début, on est saisi par ce magnifique et fascinant plan-séquence dans la salle du tribunal qui témoigne de la virtuosité de la mise en scène. Le film est d'ailleurs constamment inventif formellement, très graphique et ponctué de nombreux climax sonores ou visuels. Un récit captivant dans lequel il faut accepter de ne pas tout comprendre. Le réalisateur québécois développe les thèmes de la fascination morbide, du voyeurisme, sur le regard que l'on porte sur l'horreur. L'héroïne principale impassible et illisible, entièrement dans le contrôle, finit par être vraiment inquiétante. D'ailleurs, les deux actrices, dans des rôles opposés, sont superbes (Juliette Gariépy et Laurie Babin). Musique et vibrations stridentes, oppressantes. Un thriller glacial, ultra-stylisé et dérangeant à découvrir.