Le plat pays
Scénario torché, avec zéro transition, on saute du coq à l'âne. On ne va pas quand même s'emmerder avec des détails. Mais étonnamment ça se regarde, sans qu'il n'y ait aucune raison logique à...
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le 24 mai 2011
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Je pensais voir un film de Tsui Hark assez mineur, sympa, mais pas forcément fou non plus et je me suis ô combien trompé. Je dois dire que ça doit être l'un de ceux que je préfère. J'ai pris un pied monumental et de manière continue. Alors il faut dire que j'adore la nourriture, je ne suis pas un ascète, et que j'aime faire à manger moi-même. Donc le thème me parlait déjà beaucoup. Seulement en lançant le film je m'attendais plus à quelque chose de totalement déviant façon Ebola Syndrome qu'à un vrai film sur des gens qui font sérieusement à manger.
Alors avant d'expliquer en quoi c'est génial, j'ai malgré tout un mini reproche, je ne sais pas si ça vient du film, si c'est la director's cut ou je ne sais quoi, mais à un moment donné, vers les deux tiers du film on se tape un récapitulatif de plusieurs minutes de tous les moments entre le héros et l'héroïne... J'avoue que j'ai pas capté, et que ça sort du truc car c'est assez long...
Après c'est vraiment du détail, parce que tout le reste est excellent. Mais vraiment excellent ! J'adore cette façon que peut avoir Tsui Hark de penser son film, ici le tournoi de bouffe, c'est le tournoi d'art martiaux dans un autre film, c'est mis en scène de la même manière, avec la même intensité, limite avec les mêmes gestes, les mêmes chorégraphies. Et je me dis qu'en fait ce que j'aime dans le Wu Xia Pian, ce n'est pas les combats, mais la chorégraphie et la mise en scène... (enfin je le savais déjà)
Parce que vraiment tout est là pour traiter ça de manière vraiment audacieuse visuellement, d'en mettre plein la vue, tout en racontant, qui plus est, deux supers histoires d'amour. Parce que oui, Tsui Hark a cette capacité, que je trouve absolument folle, de filmer les couples, les regards. Alors c'est tout sauf sobre, il y a du ralenti, de la musique à fond les ballons, mais ça fonctionne tellement bien parce qu'on sent qu'il se passe quelque chose de fondamental dans le regard de cette jeune fille aux cheveux rouges, on sent qu'il se passe quelque chose lorsqu'elle regarde ce héros un peu gauche... Et c'est la même chose avec Kit et sa femme. On a ainsi deux couples qui fonctionnent vraiment bien, où chaque scène les réunissant, chaque regard est vraiment intense.
Quant au film en lui-même, c'est un joyeux bordel absolument délirant et j'ai mis quelques minutes avant de rentrer dans le bordel, faut dire que l'humour où ça en fait vraiment trop, notamment la scène où le héros fait tomber tous les bols sur la table au début, alors qu'on dirait vraiment que c'est fait exprès, ça ne me fait pas rire. J'ai déjà un peu plus souri avec le coup du poisson de 100 kilogrammes qui devient incontrôlable.
Mais outre l'humour, car j'ai quand même souri à plusieurs reprises, c'est vraiment cette manière de filmer la cuisine, de filmer les corps, même s'il y a parfois un vrai second degré, avec intensité qui m'a marquée. J'ai adoré et je n'avais aucune envie que ça se termine. Je veux continuer de rester avec ces personnages, Tsui Hark arrive à nous faire tomber amoureux d'eux. Et puis il faut dire que lorsque Anita Yuen quitte sa couleur rouge, elle devient absolument sublime... Que toutes les scènes de jalousie, notamment autour de la photo d'une japonaise dans le porte-feuille du héros fonctionnent tellement bien... parce que nous on le sait, on le sent, la mise en scène nous l'a dit, ils sont faits l'un pour l'autre.
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le 26 mai 2016
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