La bonne blague, de voir Charlton Heston ravir au vol une nana en bleu sur l'affiche... il aura fallu au studio beaucoup d'imagination pour trouver à une femme la moindre incidence dans cette histoire au demeurant pas inintéressante d'homme partagé entre deux cultures. Alors, oui, si on veut, elles sont symbolisées à l'écran par une indienne et une blanche, mais dont les trajectoires effleurent à peine celle du héros. Curieux de voir que leur présence dérisoire pouvait être un argument de vente malgré tout. Cette doléance mise à part, il est plutôt plaisant de passer un peu de temps dans une tribu sioux en compagnie du très athlétique Charlton Heston, qui promène sa longue silhouette de chat entre les tipis et saute lestement sur un cheval toutes les cinq minutes, faisant passer les soldats de la cavalerie nordiste pour des lourdauds sans grâce. Et puis son personnage a un passé qui nourrit un dilemme plutôt convaincant : ses parents ont été massacrés par les Crows et il a été recueilli par Géronimo lui-même, qui le traite comme son fils. D'où l'écartèlement à terme entre ses deux loyautés : celle du sang et celle de l'affection. On arrive à y croire jusqu'à un dénouement parfaitement insolite et bâclé, qui range le héros du côté du plus fort et relègue sa tribu à l'oubli. Mais bon, ça n'est pas un film du Studio Calumet, il fallait s'y attendre...