Ernest B. Schoedsack rempile pour une suite en tant que réalisateur, poste auquel il est cette fois seul, son compère Merian C. Cooper étant impliqué dans le projet en tant que producteur. Une suite avec un budget moindre et un public visé différent, ce qui nuit au métrage.
L'histoire suit le film d'origine. On retrouve certains personnages, tel le chef indigène, le cuistot chinois (avec plus de dialogues), le capitaine à la petite moustache (Frank Reicher) et surtout Robert Armstrong, producteur maintenant ruiné, attaqué de toute part suite aux dégâts provoqués par Kong dans la ville. Celui-ci va partir dans une fuite en avant avec les habitués, fera quelques rencontres, et va finalement trouver sa rédemption avec le descendant de Kong, se sentant coupable du destin funeste de la bête.
Parmi les nouveaux venus, un capitaine meurtrier, la jolie Helen et ses skills à la guitare hawaïenne et un matelot puant l'embrouille et provoquant une mutinerie. Si la demoiselle est active et apporte du charme à l'ensemble, elle ne sert pas à grand chose d'un point de vue scénaristique, contrairement aux cherche-merdes qui feront avancer la trame.
Car avant de passer au plat de résistance, le scénario va se chercher, présenter ses protagonistes et enfin trouver une raison d'être amenant à retourner sur la fameuse île de tout les dangers. Et la dernière demi-heure propose enfin les rencontres monstrueuses, mais assez décevantes pour le coup. Peu de dinosaures, un seul mort, le fils de Kong gentillet et maladroit, dont les expressions sont tellement comiques que le film semble parfois tourner au cartoon, et final expéditif pour finir d'achever la licence.
On sent clairement que le métrage vise un public familial là où l'opus fondateur s'adressait aux adultes. En résulte une œuvre plus légère et moins captivante, dont on oublie vite le visionnage.
Il a beau ne durer que 70 minutes tout mouillé, le métrage se perd dans des séquences inutilement longues (le spectacle de singes) en démarre vraiment qu’au débarquement sur l'ile, soit au deux-tiers du film.
On retrouve toujours des effets spéciaux de bonne facture, avec les insertions de plans filmés et Willis O'Brien rempilant en proposant des combats en stop-motion efficaces, mais teintés d'humour, dédramatisant les affrontements.
À l'image du film, moins serious business, moins ambitieux et voulant seulement surfer sur le succès de son ainé. Heureusement, le gamin était fils unique. Malheureusement, le cinéma fait dans la nécromancie et n'hésite pas à ressusciter ses légendes. Demandez à John Guillermin...