Un mois après les événements narrés dans King Kong, on retrouve Carl Denham, ruiné suite aux destructions causées par le grand singe, harcelé par les huissiers et menacé de procès. Le cinéaste prend donc la tangente à bord du navire du capitaine Englehorn, direction l'Asie du Sud-Est, pour y faire un peu de commerce. À Dakang, il fait la connaissance de la charmante Hilda, chanteuse et dresseuse de singes dans un petit cirque. Il retrouve également Helstrom, l'homme qui lui avait parlé de l'île du Crâne. Ce dernier, capitaine déchu, alcoolique et vénal, tue le père de la fille dans un accès de colère. Pour échapper à la justice, il fait croire à Denham que l'île recèle un trésor, et embarque à bord du Venture qui appareille aussitôt. Il a la désagréable surprise d'y retrouver Hilda, qui, ayant tout perdu, est montée à bord clandestinement pour suivre Denham. Mais à l'arrivée à Skull Island, les marins se mutinent et débarquent tout ce petit monde. Le quintette (il y a aussi le cuisinier chinois vu dans le premier film) est accueilli avec hostilité par les indigènes, et doit trouver trouver un autre endroit où poser pied à terre. En sortant de la grotte où ils ont débarqué, ils tombent nez à nez avec un singe géant, qui ne peut être que le fils du grand Kong...
Après cette longue introduction d'environ quarante minutes, la dernière demi-heure reprend le schéma de King Kong : les humains sont esseulés dans la jungle et y croisent moult créatures horrifiques et hostiles. Sauf qu'ici, le singe ne mesure que 3,50 m et se comporte comme un macaque déjà dressé, joueur et affectueux... Cette suite se veut comique et bon enfant, mais elle n'est pas loin d'être risible, d'autant plus que le bestiaire est réduit à peau de chagrin (un dinosaure, un ours et deux autres bestioles) et leurs combats contre Junior sont bien vite expédiés. Réalisé pourtant juste après et signé par les auteurs du premier volet - Ernest B. Shoedsack est ici seul réalisateur, et Merian C. Cooper producteur - Le Fils de Kong se regarde d'un œil distrait, pour ne pas dire blasé, car il est totalement dénué de l'intensité, la passion, la poésie et le spectaculaire qui habitaient King Kong et en font un film si marquant.