La Suite honteuse

Faire une suite au phénoménal The Mask était une bonne idée. La faire sans Jim Carrey était autre chose. Oubliant encore une fois le côté violent du comics ainsi que l'humour adulte du premier film, Le Fils du Mask ne sert hélas qu'un amas de gags inconsistants autour d'un scénario ridiculement creux. Pourtant, le long-métrage commence plutôt bien, présentant de manière certes maladroite ses héros colorés... Nous avons donc dans le rôle principal Tim, un dessinateur timide interprété par Jamie Kennedy, son chien Otis qui mettra le fameux masque, son fils Alvin conçu pendant que son père forniquait avec le masque, possédant ainsi les mêmes pouvoirs de façon permanente.

L'idée assez originale de ce second opus est donc de reléguer notre héros peu charismatique au second plan (il n'enfile d'ailleurs que deux fois le masque pendant le long-métrage), laissant son fils se batailler contre le chien Otis qui, lui, met aussi souvent que possible le masque afin d'éliminer ce bébé opportuniste. S'en suit donc une série de gags à l'humour incertain où se bousculent bonnes idées mal exploitées et gags ringards appuyés par des effets spéciaux très inégaux. Sans réel scénario, le film se consume laborieusement comme une succession de scénettes peu réussies où se mêlent perruques et costumes en plastique, univers fluo et ringardise omniprésente.

Le Fils du Mask se voit également agrémenté d'une légère histoire inintéressante où le dieu nordique de l'embrouille Loki (Alan Cumming, encore plus ridicule que dans Spy Kids), créateur maléfique du masque comme vaguement expliqué dans le premier opus, tentera tant bien que mal de reprendre son précieux. Utilisant à mauvais escient et surtout à outrance ses effets visuels (le bébé numérique hideux contraste avec un Otis particulièrement réussi) et n'arrivant jamais à pleinement s'assumer, le long-métrage s'avère indéniablement raté. Ainsi, malgré un côté ultra-familial pleinement assumé, je doute qu'une famille normalement constituée s'amuse en regardant ce navet.