Film culte des années 80, Le Flic de Beverly Hills a marqué toute une génération de fans. Au point d’avoir deux suites (bientôt trois, avec le 4ème opus qui serait en préparation) et de garder en mémoire Axel Foley comme LE rôle d’Eddie Murphy (qui s’était fait remarquer au cinéma dans 48 Heures, en compagnie du bourru Nick Nolte). Retour donc sur un long-métrage qui restera sans nul doute comme l’une des comédies policières les plus mémorables de ces 30 dernières années.
Enfin, comédie policière… Il n’est vraiment pas adéquat de qualifier Le Flic de Beverly Hills de la sorte. Le film se présentant sur le papier comme un polar comme un autre. Une banale histoire de vengeance où un inspecteur tente de retrouver l’assassin de son ami et collègue, mettant au passage à jour tout un trafic de drogue et de devises. Une trame pour le moins sérieuse, me diriez-vous ! Mais c’était sans compter sur l’humour qui nous est proposé.
Car tout n’a pas été dit dans ce résume. Axel Foley (l’inspecteur en question) est un policier Noir, aux méthodes plutôt expéditives (allant jusqu’à avoir de belles disputes avec son supérieur), dont le comportement fait obligatoirement pensé à un homme tout droit sorti du ghetto (dans la noble loi des clichés). Et quand ce flic à la verve facile change de décor, passant de Détroit à Beverly Hills, c’est un peu un choc des cultures qui se déploie sous nos yeux : cet homme semblant venir d’un milieu « pauvre » se retrouvant d’un coup en plein milieu du faste et de sa folie. Oscar du meilleur scénario original. Franchement, l’originalité, je la cherche encore !
Mais fort heureusement, il y a Eddie Murphy ! Un ancien du Saturday Night Live dont les épaules portent sans problèmes tout le poids de ce long-métrage. Car Le Flic de Beverly Hills ne serait rien sans ce comédien (comme Indiana Jones n’existerait plus sans Harrison Ford). Et pour cause, l’acteur a juste un charisme de malade ! Un naturel bluffant qui permet à son personnage de lâcher à la pelle des répliques bien senties. De se permettre quelques délires qui valent le détour. Et nous offrant ainsi des séquences plutôt jouissives (Foley entraînant ses homologues de Beverly Hills, censés le surveiller, dans sa propre enquête, à sa manière, est l’exemple le plus flagrant du film).
Et quand on dit que le film repose sur les épaules de l’acteur, ce n’est vraiment pas des blagues ! Pour preuve, il suffit de regarder le scénario, qui préfère suivre Foley dans son enquête (et ses délectables pitreries) plutôt que de se perdre dans trames secondaires dont on aurait pu se moquer royalement. Tout comme une romance qui aurait plombé sans problème l’ensemble. Sans oublier la prestation de Murphy, qui éclipse d’un revers de la main tous ses collègues (dans lesquels se trouvent pourtant Judge Reinhold).
Ajoutez à cela une mise en scène plutôt efficace quand il faut (lors de fusillades et d’une course-poursuite au début du film) et d’une bande originale très plaisante. Qui nous fait partager bon nombre de tubes des années 80 avec délice. Sans oublier le mythique thème principal du film (Axel F.), composé par Harold Faltermeyer, que beaucoup de jeunots connaissent via la reprise de Crazy Frog.
Voilà ce qu’est Le Flic de Beverly Hills. Un divertissement classique mais rondement mené par son acteur principal pour assurer le spectacle. Ce qui permit au film de devenir, à l’époque, l’un des 10 plus gros succès commerciaux de tous les temps aux États-Unis. Et propulsant sans mal Eddie Murphy au rang de star international. Il est dommage de voir à quel point la carrière de ce dernier s’est autant effritée… En attendant de voir ce que donnera Le Flic de Beverly Hills 4 !