Totalement prévisible de A à Z mais toujours sympathique et régulièrement drôle, cette comédie romantique rappelle forcément certain scénario de Preston Sturges avec sa structure de conte de fée où un heureux hasard place une jeune fille modeste dans un milieu huppé, entraînant un certain nombre d'événements. Sans avoir l'inventivité et la fluidité de Sturges, Le gai mensonge passe comme une lettre à la poste. Pas de grandes surprises dans le déroulement pour un duo qui fonctionne très bien, porté par Francis Lederer souvent impayable en garçon d'étage taquin. On peut toujours compter sur un certain nombre de seconds rôles pour enrichir le film tel les différents collègues et supérieurs qui pensent le virer pour la dernière fois ; les deux émissaires).
Dans ses meilleurs moments, comme les préparatifs du bal à la fin, c'est léger et amusant mais l'absence d'encombres et la nature désinvolte du prince n'apportent aucun obstacle digne de ce nom à l'intrigue qui manque ainsi un peu de substance et d'enjeux. trop d’insouciance dessert un peu le film qui ne repose finalement que sur les personnages, d'où le sentiment de répétitions par moment et que certains moment auraient mérité d'être approfondis.
Par contre, sa fraîcheur est indéniable et on sort avec le sourire. Ca n'en fait pas une référence de la comédie américaine, mais si vous avez 80 minutes, ça ne sera pas en perdu. Ca fait regretter tout de même que Wyler n'ai pas continué un peu plus dans cette veine car il montre une certaine aisance. Pas forcément de la personnalité, encore qu'on sent une volonté de ne pas toujours suivre des formules toute faîtes comme pour ses westerns muets, mais une bonne direction d'acteur, une caméra fluide et un bon sens du tempo.
Ps : Preston Sturges a du tout de même superviser, ou être script doctor, le scénario puisqu'il est le parolier d'une chanson malheureusement coupée au montage.