Le gamin au vélo est un film belge des frères Dardenne, sorti le 18 mai 2011 en Belgique et en France et sélectionné au Festival de Cannes où il gagne le Grand prix, ex æquo avec Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan.


Synopsis


De nos jours, Cyril, 12 ans (Thomas Doret), a été placé dans une institution pour enfants. Bien qu'il n'y soit pas maltraité, il n'a de cesse que de retrouver son vélo, et à travers lui son père, parti sans laisser d'adresse. Il échappe donc à ses éducateurs et se rend à l'adresse qu'il habitait avec son père. Les éducateurs le retrouvent dans le service médical, situé au bas de l'immeuble, où il s'est réfugié. Dans la salle d'attente, se trouve une jeune femme, Samantha (Cécile de France) et il s'accroche à elle. Emue par son désarroi, celle-ci se met en quête du fameux vélo, le retrouve, le rachète et le lui rapporte à l'institution. Bien qu'il ne manifeste pas la moindre reconnaissance au moment où elle lui apporte son vélo, Cyril poursuit Samantha alors que sa voiture quitte l'institution, et lui demande si elle ne veut pas être sa famille d'accueil pour le week-end. Samantha hésite et puis accepte l'intrusion de ce môme écorché vif dans sa vie tranquille. Lorsque la question se pose inévitablement, son choix se porte plutôt sur l'enfant que sur le compagnon qui partage sa vie. Prenant fait et cause pour Cyril, elle va jusqu'à l'accompagner dans sa quête de son père (Jérémy Rénier) et, lorsque Cyril, par naïveté, tombe dans les filets d'un petit malfrat de banlieue, bien qu'ébranlée par l'acte qu'il a commis, elle reste ferme dans son engagement mieux que ne le ferait une mère pour son propre fils alors que cet enfant ne lui est rien.
Mon opinion sur ce film
Ce film est réussi car, même si tous les éléments du mélo sont réunis, il évite tous les travers de ce genre : Cécile de France est belle dans ce rôle de femme qui s'assume et assume ses choix. Samantha est une jeune femme qui choisit sa ligne de conduite et s'y tient. L'enfant (Thomas Doret) est éblouissant dans ce rôle difficile où l'on sent, sous l'insensibilité apparente de son personnage, une immense détresse; quant au père (Jérémy Rénier), il est parfait en grand adolescent déboussolé qui se réfugie dans la lâcheté souvent propre aux hommes qui ne peuvent (ou ne veulent) pas assumer leurs responsabilités. Voilà enfin un beau film, tendre et émouvant, qui, malgré des scènes dures où le désespoir affleure constamment, offre des moments de grâce inoubliables (la balade en vélo, la scène entre le père et le fils dans la cuisine...). Un film qui fait du bien. C'est tellement rare dans la production actuelle que je ne saurais trop vous conseiller de courir le voir.
Je n'avais jamais encore vu de film des frères Dardenne, malgré toutes les critiques positives que j'avais lues sur leur œuvre. D'après celles que je lis sur celui-ci, ce film serait leur réalisation la plus achevée. Il est en tout cas magnifique et témoigne d'une maîtrise de la mise en scène et de la direction d'acteurs que l'on souhaiterait trouver plus souvent dans des films francophones.

Roland Comte

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