C'est en 2006 que l'écrivain irlandais John Boyne lâche un pavé dans la mare. Son roman "Le Garçon au pyjama rayé", destiné aux jeunes, raconte l'histoire d'un enfant de cadre nazi qui se lie d'amitié avec un jeune juif enfermé non loin de chez lui dans un camp d'extermination.
Ignorant la réalité du régime que son père soutient, Bruno se pose une multitude de questions sur ce camp encerclé de barbelés, où des gens amaigris et sales travaillent toute la journée comme des forcenés et ne s'arrêtent jamais, même pour s'amuser entre eux. Sa curiosité va le pousser à braver les interdits et à se rendre à proximité du camp, où il fera la rencontre de Shmuel, un enfant juif de son âge, vêtu d'un pyjama à rayures, la mine décrépite et sombre.
Fidèle au roman, le film de Mark Herman nous immerge dans la vie de Bruno, un enfant forcé de déménager contre son gré et dont la seule distraction consiste à observer le camp d'extermination, qu'il considère comme un village tout à fait normal, en dépit du comportement étrange de ceux qui y résident.
Touchant et très juste dans son propos, ce drame historique a le mérite d'adopter un point de vue singulier, celui d'un enfant ignorant tout du massacre en cours. Si la réalisation n'atteint pas des sommets, elle accompagne sans fioritures le développement d'une intrigue aussi dense que poignante.
Une très bonne surprise.