Le Garçon et la Bête commence admirablement bien. La scène avant l'apparition du titre est tout simplement fabuleuse: une musique ultra-entraînante et mémorable accompagne une scène à l'esthétique incroyable et très bien animée, avec ses personnages en étincelles.
La première heure du film, ce n'est que du plaisir: les personnages sont attachants, les dialogues cinglants et drôles et ce monde fantastique est diablement beau, dans son style presque arabisant assez étonnant pour une production nippone.
On se laisse donc emporter.
Et puis Kyuta décide de retourner là d'où il vient, dans le monde des hommes. Si cette seconde partie de l'oeuvre est tout à fait cohérente dans la filmo de Mamoru Hosoda, elle constitue une bonne grosse rupture de ton et de rythme pour ce film ci. Mais bon, ce n'est pas détestable. C'est un peu gentillet et mélo, mais Hosoda fait bien ce genre de choses, alors bon, pourquoi pas, même si nous on préférerais qu'il retourne dans le monde des bêtes. Et là ça commence à traîner en longueur, et on s'ennuie. Tout ça pour amener un troisième acte... Comment dire?
Nul?
Nul serait peut-être un peu fort, mais quand le film sort un personnage secondaire dont on se foutait pas mal pour en faire un grand méchant aux motivations floues, quand le film décide de se lancer dans un trip symboliste maladroit et lourd et quand le film abandonne son originalité pour se lancer dans une sorte d'élan scénaristique vu et revu à base de "Ne laisse jamais la colère obscurcir ton coeur; les amis c'est fantastique", on peut légitimement être déçu.
Mais malgré tout ça je peux pas m'empêcher d'aimer le film. Je sais, je sais, après avoir consacré la moitié de ma critique à énoncer ses défauts ça paraît étrange, mais si j'en veux à ce film, ce n'est pas parce qu'il n'est pas bon, mais bien parce qu'il aurait pu être beaucoup mieux avec un ton et un rythme plus homogènes et une conclusion moins bordélique.
T'étais pas loin Hosoda. Merde.